Coup d'envoi n Quelque 8 millions d'élèves des cycles primaire et secondaire ont repris, ce dimanche, le chemin de l'école. Pour marquer ce retour, la ministre de l'Education nationale est revenue sur les raisons de certaines parties de la réforme… Mme Nouria Benghebrit, a donné, ce dimanche matin à partir de la wilaya de Naâma, le coup d'envoi officiel de la rentrée scolaire 2016-2017. La ministre a, dans ce cadre, présidé, en compagnie du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, une cérémonie symbolique au lycée «Frères Derbal», au chef-lieu de la wilaya de Naâma, pour donner le coup d'envoi officiel de la nouvelle rentrée scolaire. Comme à l'accoutumée, cette journée est entamée par le cours inaugural dispensé dans tous les établissements à l'échelle nationale. Cette année, le cours a porté sur la Révolution de 1954 et le parcours de deux héros de la Guerre de Libération nationale, à savoir Hassiba Ben Bouali et le colonel Lotfi, tombés très jeunes en martyrs pour une Algérie libre et indépendante. Dans un entretien enregistré et diffusé ce dimanche matin à la radio nationale, Mme Benghebrit est revenue sur les raisons du rejet par certaines parties de la réforme du système éducatif. Commentant les critiques dont elle, a notamment été la cible, consécutivement à la volonté du gouvernement d'entreprendre cette réforme, Mme Benghebrit les impute à la «peur du changement» de la part de leurs auteurs. Des possibilités que l'introduction de ces réformes entraîne de nouvelles «perturbations» durant la nouvelle année scolaire, elle fait remarquer que son secteur a déjà eu à en souffrir, sept années durant, considérant toutefois qu'avec la solidarité de l'exécutif, toutes les mesures ont été mobilisées pour permettre de stabiliser la situation. Dans son message adressé à la communauté éducative, hier samedi, à la veille de cette rentrée, Mme Benghebrit a souligné la disponibilité et l'engagement des enseignants à s'investir dans la recherche des meilleurs moyens pour faire en sorte que «leurs élèves comprennent, assimilent interrogent et produisent», estimant que cet engagement «est l'une des conditions majeures en direction d'une école de qualité». Elle a, dans ce sens, assuré que toute la communauté éducative est, aujourd'hui, mobilisée pour que la rentrée scolaire 2016-2017 soit une rentrée où seul l'intérêt de l'élève serait au centre de tous nos efforts». La ministre a, enfin, souhaité, que l'année scolaire dont le coup d'envoi officiel est donné, ce dimanche, à partir de la wilaya de Naâma soit «une année scolaire réussie et une année professionnelle et sociale stable et sereine». Des livres en braille l En marge du Salon national du livre scolaire, Brahim Atoui, directeur général de l'Office national des publications scolaires, a précisé que les manuels scolaires en braille de deuxième génération seraient imprimés durant l'année en cours dans le cadre de la politique de l'Etat pour la prise en charge scolaire des non-voyants. Il a souligné à ce propos que le Salon national du manuel scolaire d'Alger a connu, depuis son ouverture jeudi dernier par la ministre de l'Education nationale, une grande affluence de la part des parents d'élèves au niveau des deux points vente d'Alger, à savoir l'esplanade de Riadh El Feth et la Grande-Poste, outre les différents Salons à travers les 48 wilayas. Pour ce qui est des longues files d'attente pour l'achat des manuels scolaires, l'intervenant a tenu à rassurer les parents quant à la «disponibilité des manuels scolaires» des trois cycles d'enseignement à des prix étudiés, à l'instar des années précédentes. Les manuels scolaires exposés au niveau de certains points de vente durant le Salon, constituent le surplus de livres hors quotas destiné à la distribution au niveau des établissements éducatifs, a-t-il indiqué. La leçon d'histoire / Lettres de chouhada Le cours inaugural de la rentrée devrait être consacré à la mémoire de la Révolution du 1er-Novembre 54. A cet effet, deux extraits de lettres de figures de la Révolution adressées à leurs parents ont constitué la première leçon. Hassiba Benbouali : «J'espère que les petits travailleront bien» l Dans une missive datée du 15 septembre 1957, Hassiba Benbouali signalait avoir mal vécu les 9 mois passés dans la communication avec sa famille, tout en sachant que la police coloniale surveillait la maison parentale. «J'aimerais tellement vous revoir, (…) il ne se passe pas un jour où je ne pense à vous, écrivait la jeune militante nationaliste, consciente cependant que cette séparation était indispensable, puisqu'elle était «très recherchée» à Alger, par les forces coloniales. Pressentant le danger qui la guettait, elle prévint que si elle venait à mourir, on ne devait pas la pleurer, certifiant qu'elle serait morte «heureuse» pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Mais sans se douter qu'elle serait assassinée quelques jours plus tard, à La Casbah, aux côtés d'Ali La Pointe, du petit Omar et de Bouhamidi, Hassiba réclama les photos de membres de sa famille, en raison de son départ prochain au maquis, en essayant de rassurer ses chers parents «et en pensant aux petits qui vont bientôt reprendre l'école et qui j'espère travailleront bien». Colonel Lotfi : «Veille à donner à nos enfants une très solide instruction…» l Quand au colonel Lotfi, étant en pleins «préparatifs» pour rejoindre rapidement l'intérieur du pays, il rappelait dans sa lettre du 16 mars 1960, destinée à son épouse, que son amour pour la Révolution était supérieur à celui qu'il éprouvait pour elle. «Il m'est très difficile d'envisager pour moi une autre vie que la vie révolutionnaire», précisa-t-il, en lui demandant de «faire preuve de beaucoup de courage et de patience». Plus loin, il l'invita à faire preuve de «plus de courage encore, voire à être fière de lui, s'il venait à mourir. En outre, le colonel Lotfi recommanda «instamment» à sa femme de veiller sur leur fils, de donner à ce dernier «une très solide instruction» et de lui faire aimer les valeurs de la Révolution, en l'exhortant à «être toujours à l'avant-garde des jeunes femmes algériennes».