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Les «Douirette» : un pan de l'histoire de Blida menacé de disparition
Publié dans Info Soir le 18 - 09 - 2016

Repères n Malgré ses cinq siècles d'existence, le vieux quartier des «Douirette», un des premiers ensembles urbains de la «ville des Roses», est aujourd'hui dans un état d'abandon quasi général qui efface chaque jour un peu plus ce repère important dans l'histoire et la mémoire de Blida.
Le visiteur à ce vieux quartier de l'époque ottomane, que les Blidéens appellent «le quartier de Ouled Soltan» ou La «Casbah de Blida», est vite frappé par le désordre qui règne dans ses rues et le délabrement avancé des façades de ses vieilles demeures dont l'histoire est intimement liée à celle de la ville et sa région. Considéré comme le plus important bien culturel de la capitale de la Mitidja, ce quartier présente des caractéristiques architecturales semblables à celles de La Casbah d'Alger, mais s'en démarque par ses toitures de tuile et ses portes étroites -similaires à celles de la Souika de Constantine ou de La Casbah de Dellys- et ses patios, souvent agrémentés de fontaines, ainsi que ses jardins intérieurs qui évoquent la lointaine Andalus. Autre paradoxe : le quartier qui abrite plus de 30 000 âmes, selon des riverains, et qui semble avoir accueilli une des communautés citadines des plus anciennes et des plus raffinées de la région, ne compte pas un seul centre culturel ou association de sauvegarde de son patrimoine. Cette vieille cité abrite aussi «le Palais du roi Behanzin Kondo», 11e roi du Dahomey (Bénin actuellement), une demeure ottomane où le monarque africain avait été assigné à résidence par l'administration coloniale française de 1894 jusqu'à 1906, date de son décès. Le Palais à l'abandon est aujourd'hui fermé. Au fil des ans, le délabrement s'aggrave et le tissu urbain du quartier se disloque sous l'effet conjugué des intempéries et des interventions irréfléchies de l'homme, auxquelles s'ajoute une absence manifeste d'entretien. Sans compter les constructions anarchiques et les nombreuses modifications qui ont mis à mal le cachet architectural typique des «Douirette». Pour exemple, des bâtisses, parfois centenaires, ont été restaurées par leurs propriétaires sans le moindre respect des normes de réhabilitation et de l'architecture initiale des lieux, si particulières de cet ensemble citadin, que la brique et le béton ont achevé de défigurer. Portes en bois, arcs, colonnes et faïences anciennes ont tous été remplacés par des matériaux «modernes» pour aboutir à des «modifications» qui jurent avec l'harmonie pensée par les bâtisseurs originels des «Douirette». Et au vu de leur état et la désolation qui règne aux abords, de nombreuses demeures semblent avoir été désertées par leurs occupants depuis de nombreuses années. Inquiets, des habitants du quartier affirment qu'ils ne cessent d'alerter sur le «danger» que représente la «majorité» des bâtisses en raison de leur vétusté, en insistant sur l'intervention des pouvoirs publics pour aider à leur restauration, une opération qui s'avère complexe s'agissant de constructions en terre, disent-ils.
L.S.
Musée historique d'Abomey : le Bénin raconte l'Afrique
l Le musée historique d'Abomey est un ensemble de palais royaux dont une partie contient l'un des plus prestigieux musées du Bénin. Le site de 47 hectares dont il fait partie, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis décembre 1985. En effet, de même que les hiéroglyphes et les pyramides nous permettent de nous imaginer les pharaons d'Egypte, les palais royaux d'Abomey et son musée nous offrent la possibilité de connaître le passé des monarques dahoméens, et les faits qui ont marqué leur règne. Au-delà du Bénin, c'est l'Afrique qui nous est racontée.
Le musée historique d'Abomey abrite des témoignages du passé. Il est remarquable par sa situation géographique et ses collections. En effet, les palais royaux furent autrefois la capitale du royaume. La ville d'Abomey est jalonnée de multiples temples et de palais de princes héritiers aussi flamboyants les uns que les autres. Le musée couvre actuellement une superficie de 10 hectares. Il comprend deux départements : le plus ancien, qui existe depuis l'ouverture du musée en 1944, est installé dans les palais de Guézo et de Glèlè, le plus récent, situé au sud non loin du marché historique Houndjro date de 2004. Ce dernier, consacré exclusivement au roi Béhanzin, a pour particularité d'offrir aux visiteurs, d'une part la vie et les œuvres de ce roi, et d'autre part sa dimension nationale et internationale. L. S.
A quand un plan de sauvegarde ?
l Une étude est actuellement en cours afin d'ériger un secteur sauvegardé du centre-ville de Blida, comprenant le quartier des «Douirette», en «monument secondaire», selon le responsable du service du patrimoine à la direction de la culture de la wilaya, Mourad Messika. Le directeur du patrimoine au ministère de la Culture, Mourad Bouteflika, précise, pour sa part, qu'«il faut avant tout créer un périmètre sauvegardé» de la vieille ville de Blida, un projet «en cours d'élaboration», selon lui, avant de mettre en place un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur. L'Algérie compte, à ce jour, trois secteurs sauvegardés, celui de La Casbah d'Alger (2012), de la vieille ville de Constantine (2014) et du vieux quartier de Sidi El Houari, à Oran, (2015). Seules Alger et Constantine bénéficient, chacune, d'un plan de sauvegarde.


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