Résumé de la 102e partie n Ces semaines avaient paru interminables pour Jenny et elle n'avait cessé de penser à Kevin. Que lui était-il arrivé ? L'annonce de la future naissance du bébé devait avoir lieu dans la joie. Non dans cette atmosphère d'hostilité et de tension. Le soir du dîner, Erich avait insisté pour que chaque assiette en porcelaine, chaque verre de cristal fût lavé à la main, chaque casserole nettoyée, avant qu'ils ne montent se coucher. Au moment de se mettre au lit, il avait dit «Je dois avouer que tu as l'air vraiment remuée, Jenny. Je ne savais pas que MacPartland comptait tellement pour toi.Ou plutôt si, je le savais depuis le début. C'est sans doute pourquoi je n'ai éprouvé aucune surprise en apprenant que tu l'avais rencontré en cachette.» Elle avait voulu se justifier, mais ses propres explications lui semblèrent dérisoires et décousues. Elle s'était finalement sentie trop lasse, trop bouleversée pour poursuivre la discussion. Au moment où le sommeil l'emportait, Erich l'avait prise dans ses bras. «Je suis ton mari, Jenny, avait-il dit. Je resterai à tes côtés envers et contretout, tant que tu me diras la vérité.» «...comme je le disais, je n'ai pas voulu vous déranger disait Rooney. — Quoi...? Oh, pardonnez-moi.» Jenny se rendit compte qu'elle n'avait pas écouté. Elle regarda Rooney assise à la table en face d'elle. La pauvre femme avait l'œil moins vague. Dans quelle mesure son problème était-il seulement lié au souvenir obsédant d'Arden ? Dans quelle mesure résultait-il aussi de l'absence de tout contact avec l'extérieur ? «Rooney, j'ai toujours eu envie de savoir coudre. Croyez-vous que vous pourriez m'apprendre ?» Rooney s'illumina. «Oh ! je serais ravie. Je peux vous apprendre à coudre, à tricoter, à faire du crochet, si vous voulez.» Elle partit quelques instants plus tard. «Je rassemblerai tout le nécessaire et je reviendrai demain après-midi, promit-elle. Ce sera comme autrefois. Caroline n'entendait rien à ces choses-là non plus. C'est moi qui lui ai appris. Peut-être pourriez-vous confectionner un joli patchwork, vous aussi, avant qu'il ne vous arrive quelque chose.» «Hello, Jenny», appela joyeusement Joe. Oh ! Seigneur, pensa Jenny. Erich la suivait juste à quelques pas derrière avec les filles mais il n'avait pas encore passé la porte de l'écurie. — Comment allez-vous, Joe ?» demanda-t-elle d'un air tendu. Une inflexion dans sa voix alerta le jeune garçon. Il aperçut Erich et rougit. «Oh ! bonjour, monsieur Krueger. Je ne vous attendais pas. — Je m'en aperçois.» De rouge, Joe devint cramoisi. «Je désire voir les progrès de mes filles en équitation. — Oui, monsieur. Je vais seller tout de suite les poneys.» Il se précipita dans la sellerie. «Est-ce son habitude de t'appeler par ton prénom ? demanda calmement Erich. — C'est ma faute», dit Jenny, se demandant combien de fois elle avait prononcé ces mêmes mots durant ces dernières semaines. A suivre