Résumé de la 92e partie n Jenny étudia la toile, vibrant d'émotion devant une beauté aussi profonde. «C'est une splendeur», dit-elle doucement. A présent, avec sa moquette d'un rouge éclatant, ses meubles en pin, son éclairage tamisé, ses rideaux à l'anglaise et son feu de cheminée, l'auberge lui parut particulièrement attrayante. Elle glissa un regard vers la table qu'elle avait occupée avec Kevin. «Par ici.» L'hôtesse les conduisit dans cette direction. Jenny retint sa respiration, mais grâce au ciel la jeune femme dépassa la table avec indifférence et les installa près de la fenêtre. Il y avait déjà une bouteille de champagne dans le seau à glace à côté de la table. Une fois leurs verres remplis, Jenny leva le sien vers Erich. «Heureux anniversaire, Erich. — Merci.» Ils burent sans se presser. Erich portait une veste de tweed gris foncé, une mince cravate noire et un pantalon anthracite. Sous ses cils et ses épais sourcils noirs, ses yeux paraissaient encore plus bleus. Ses cheveux cuivrés prenaient un éclat particulier à la lueur dansante de la bougie sur la table. Il lui prit la main. «J'aime être le premier à t'emmener quelque part,chérie.» Elle sentit ses lèvres se dessécher. «Je suis heureuse partout... n'importe où avec toi. — C'est sans doute pour cela que j'ai écrit ce mot. Tu as raison, mon amour. Ce n'était pas uniquement pour te taquiner. J'étais jaloux de voir Joe t'apprendre à monter à cheval. Je ne pensais qu'à mon désir de partager avec toi la première minute où tu monterais Fille de Feu. C'est comme si je t'avais acheté un bijou et que tu l'eusses porté pour une autre personne. — Erich, protesta Jenny. Je croyais simplement t'être agréable en t'épargnant l'A B C des premières leçons d'équitation. — C'est comme pour la maison, n'est-ce pas, Jenny ? A peine arrivée ici, tu transformes en quatre semaines un joyau historique en parfait studio new-yorkais avec fenêtres dégarnies et plantes exotiques. Chérie, puis-je te suggérer une chose pour mon cadeau d'anniversaire ?Apprends à découvrir qui je suis... qui nous sommes. Tu m'as accusé de cruauté lorsque j'ai tiré sur un animal que je croyais capable d'attaquer nos enfants. Puis-je insinuer que toi aussi, d'une certaine manière, tu as tiré au jugé sans aucune raison ? Et, Jenny, je dois te dire quelque chose, tu as le privilège d'être la première femme chez les Krueger en quatre générations à avoir fait une scène devant un valet de ferme. Caroline serait morte plutôt que de critiquer mon père en public. — Je ne suis pas Caroline, rétorqua-t-elle posément. — Chérie, ne pense pas que je sois cruel envers les animaux. Je ne suis pas exagérément sévère. Le premier soir dans ton appartement, j'ai bien vu que tu ne comprenais pas mon étonnement quand tu as donné de l'argent à MacPartland ; de même le jour de notre mariage. Mais tout ça ne cesse de nous hanter, non ?» Si tu savais, pensa Jenny. A suivre