Géographie n L'exposition «Cartographie des forteresses d'Oran», regroupant des originaux de cartes militaires espagnoles de différents forts de la capitale de l'Ouest algérien, se poursuit jusqu'à la fin de ce mois. Après Oran, c'est au tour d'Alger d'accueillir au Palais des Raïs l'exposition de cartographie militaire sur l'emplacement des forteresses de la capitale de l'Ouest algérien sous l'occupation espagnole. L'événement culturel et historique est une initiative de l'Institut Cervantès réalisée conjointement avec l'ambassade d'Espagne qui par ces plans, remontant à 1772, propriété du Centre géographique de l'armée espagnole, apporte un éclairage sur la planification des systèmes défensifs érigés sur la côte oranaise. Ce sont des plans minutieusement élaborés avec les moindres détails et une discipline obéissant à des fins stratégiques où l'on peut lire également des informations sur le moindre emplacement de ce qui fut l'ancienne ville. Les cartes géographiques réalisées par des ingénieurs militaires il y aura bientôt trois cents ans afin d'asseoir la réappropriation de la côte algérienne par les armées espagnoles et de la défendre en cas de besoin étonnent par leur application rigoureuse. Elles concernent la huitaine de forts qui continuent d'égrener l'histoire et les siècles, malgré les dommages causés par le passage du temps. La Alcazaba (Casbah), le Vieux Fort et prestigieuse citadelle érigée en 911 par le gouverneur de la ville, Ibn Abi Aoun. Le fort Rozalcazar ou Bordj el-Ahmar, le plus grand et plus ancien point de défense d'Oran édifié en 1347 par le sultan mérinide Abou El-Hassan. Le fort de Santa Cruz, situé sur le mont Murdjadjo, site touristique célèbre, qui autrefois a été baptisée La Silla (La selle) et qui a été une des principales protections d'Oran. Le fort de Saint-Grégoire, (Bordj Hassen ben Zahoua) œuvre de l'ingénieur Giocomo Paléaro en 1578. A tout cela, il faut compléter la liste des sites défensifs oranais avec le fort Saint-Philipe, le fort Saint-André et Mazalquivir (Mers el-Kebir) qui forment, avec le fort Saint-Grégoire, un pourtour de constructions stratégiques «en forme de croissant» capables de faire barrage à toute agression venue de la mer et qui dans tout cela «isolaient Oran». Considéré comme l'un des systèmes offensifs les plus élaborés de l'époque, avec ses techniques et sa maîtrise, le principe de riposte a fait appel aux «meilleurs ingénieurs militaires», selon les observations lues au niveau du texte de présentation. Une exposition qui n'a pas manqué de susciter l'intérêt du public depuis son ouverture, selon un employé du Palais des Raïs. Il y a de quoi. Si l'on tient compte du côté artistique des ébauches avec leurs couleurs et les explications complémentaires écrites à la main, on peut les considérer comme des œuvres d'art, plus qu'une représentation géographique d'espaces destinée à des manœuvres tactiques. Un lien historique entre l'Algérie et la péninsule ibérique.