Le directeur culturel de l'ambassade d'Espagne a déclaré à Oran que les grandes forteresses réalisées par les Espagnols à travers le monde, notamment en Amérique, ont été possibles après l'expérience et les tests effectués à Oran, dont le relief complexe a permis de développer de nouvelles constructions. Dans la baie d'Alger, il y avait quatre ilots qui ont donné leur nom à la ville (Al Djazaïr veut dire les îles en arabe). En 1510, le comte espagnol Pedro Navarro construit la forteresse appelée Penon, sur l'îlot central. En 1529, le Penon sera repris par Barberousse. L'exposition «cartographie des forteresses d'Oran» ouverte mercredi au Bastion 23 (palais des Rais) à Alger se déroule jusqu'au 27 octobre 2016, pratiquement sur l'ancien Penon. L'expo, déjà organisée à Oran en mai dernier, est riche d'une vingtaine de cartes, une collection exceptionnelle de cartes du Centre géographique de l'armée espagnole. C'est une période de 5 siècles de l'Histoire de la ville d'Oran et de ses forteresses en particulier, qui est mise en lumière à travers cette exposition organisée par l'Institut Cervantès, notamment. Le directeur culturel de l'ambassade d'Espagne a déclaré à Oran que les grandes forteresses réalisées par les Espagnols à travers le monde, notamment en Amérique, ont été possibles après l'expérience et les tests effectués à Oran, dont le relief complexe a permis de développer de nouvelles constructions. «L'architecture que nous retrouvons dans les forts américains a été développée à Oran», a-t-il indiqué. Les forteresses espagnoles d'Oran ont résisté aux attaques turques jusqu'en 1708. Elles ont été reprises en 1732 par les Espagnols qui y opèrent d'importants renouvellements. Les structures défensives d'Oran de l'époque «espagnole» connues aujourd'hui sont au nombre de huit. Alcazaba (La Casbah), ou le Vieux Fort, est une sorte de citadelle à l'intérieur de la vieille ville construite par Ibn Abi Aoun en 911 et qui deviendra, plus tard, le centre de la vie militaire et sociale. Le fort Rosalcasar a été réaménagé à partir de 1514, date à laquelle tout un plan de fortifications a été lancé. Santa Cruz est le plus connu du public. Situé sur le mont Murdjadjo, il a donné son nom aux lieux. Il y a aussi les forts Saint Grégoire, Saint Philippe, Saint André et Mazalquivir. Ces forts sont inclus dans une seule enceinte et forment une ceinture en croissant, qui défend la ville d'Oran et rend sa prise quasi impossible. En plus de la forteresse Alcazaba et la ceinture de forts, il y a les frontins qui ont été construits pour renforcer la défense de la ville, dont l'importance et la position étaient stratégiques pour «la sécurisation» de la Méditerranée. Aujourd'hui, ces cartes et ces monuments archéologiques constituent un patrimoine culturel et historique précieux, commun à l'Algérie et à l'Espagne.