Le théâtre non conventionnel (théâtre de rue) aura la part belle lors de la 8e édition du Festival international de Bejaia, prévue à partir d'aujourd'hui jusqu'au 04 novembre prochain, avec la programmation d'une dizaine de spectacles en plein air sur un répertoire qui compte 22 pièces, a indiqué, samedi dernier, le commissaire du festival, le dramaturge Omar Fetmouche. «C'est la philosophie du TRB qui s'inscrit dans une perspective de modernisation de son théâtre, en dehors des espaces traditionnels», a-t-il souligné dans une conférence de presse, expliquant sa volonté d'initier de nouvelles expériences, dans de nouveaux contextes à faire valoir en dehors de la forme de la représentation du théâtre dell' arte qui, à ses yeux, impose une forme de «soumission du spectateur, appelé en conséquence à prendre part et à réagir de façon active à ce qui lui est proposé». «Le but du travail dramaturgique est de favoriser la proximité en plaçant le spectateur au centre du dispositif scénique», a-t-il ajouté, en mettant en exergue le thème générique de ce rendez vous, dédié au «théâtre et mythe en Méditerranée», dont l'expérience depuis l'antiquité est d'inspiration populaire, dans des espaces alternatifs et dans des situations de la vie quotidienne. Fort Tchékovien, Fetmouche estime que «tout le théâtre devrait se faire en dehors du théâtre». Et, pour en donner la mesure artistique et esthétique de ce genre théâtral, il renvoie au moins à deux spectacles prévus à l'occasion, celui de la compagnie Hélvétique "Mezza Luna", intitulée "Gilgamesh", et qui narre l'épopée d'un roi irakien en quête d'immortalité, ou encore son égal, de la compagnie franco-chilienne "Teatro del silencio", dirigé par Mauricio Celedon, qui pose des questions existentielles. Pout autant, Fetmouche n'a pas tourné le dos au théâtre conventionnel et surtout au mono drame, en retenant à l'affiche de beaux spectacles, à l'instar de "Le porteur d'histoire", primé en 2014 de deux Molières pour les qualités de sa mise en scène et son texte. Le cas vaut aussi pour le théâtre irakien qui, lors de la session précédente, avait marqué de façon inattendue le public, sorti étourdi de bonheur.