Résumé de la 130e partie n Le père de Mark lisait dans un fauteuil. Il leva les yeux à leur entrée. Jenny vit la stupéfaction se peindre sur son visage. Il s'arrêta. «J'étais impatient de faire votre connaissance. J'avais espéré en avoir l'occasion lors de mon dernier passage fin février. — Vous étiez ici en février ?» Jenny se tourna vers Mark. «Pourquoi n'avez-vous pas amené votre père à la maison ?» Mark haussa les épaules. «Erich nous a fait sentir que vous étiez en pleine lune de miel, tous les deux. Jenny, j'ai à peine dix minutes avant l'ouverture de la clinique. Que désirez-vous ? Du thé ? Du café ?» Il disparut dans la cuisine et Jenny resta seule avec Luke Garrett. Elle eut l'impression d'être examinée par le conseiller d'études de son école, comme s'il allait lui demander, « ... Vos études vous intéressent-elles ? Vous entendez-vous bien avec vos professeurs ?» Elle le lui dit. Il sourit. «Peut-être suis-je en train de vous analyser. Comment tout se passe-t-il ? — Que savez-vous au juste ? — L'accident ? L'enquête ? — Vous êtes déjà au courant.» Elle leva les mains comme pour repousser un poids qui risquait de l'écraser.«Je ne peux blâmer les gens de penser le pire. On a retrouvé mon manteau dans la voiture. Une femme a téléphoné au théâtre Gunthrie de la maison cet après-midi-là. — Je persiste à croire qu'il existe une explication logique, et dès que je l'aurai découverte, tout s'éclaircira.» Elle hésita, puis renonça à lui parler de Rooney. Si c'était elle qui avait téléphoné hier soir, en proie à l'une de ses crises, elle l'aurait probablement oublié à l'heure présente. D'autre part, Jenny n'avait pas envie de répéter les paroles de son interlocuteur. Mark revint, suivi d'une petite femme courtaude qui portait un plateau. La bonne odeur appétissante du moka rappela à Jenny l'un des grands succès de Nana en pâtisserie, la génoise fourrée au café. Une vague de nostalgie la fit cligner des yeux pour refouler ses larmes. «Vous n'êtes pas très heureuse ici, n'est-ce pas, Jenny ?demanda Luke. — J'espérais l'être. J'aurais pu l'être, répondit-elle franchement. — C'est exactement ce que disait Caroline, fit doucement remarquer Luke. Souviens-toi, Mark, de ce dernier après-midi où je mettais ses valises dans la voiture.» Quelques minutes plus tard, Mark partit pour la clinique et Luke raccompagna Jenny chez elle. Il resta silencieux, l'air préoccupé, et après quelques efforts de conversation, Jenny se tut à son tour. Luke franchit la grille d'entrée, fit le tour de la maison et stoppa le break devant la porte qui faisait face à l'ouest. Elle le vit poser son regard sur la balancelle de la véranda.«Le problème, dit-il soudain, c'est que cet endroit n'a pas changé. Prenez une photo de cette maison et comparez-la à une photo datant de trente ans, tout est resté identique. A suivre