Témoignages n Feth Nour Benbrahim, canotier sur la tête, les lunettes en écaille, la voix certes quelque peu éteinte a fait, le temps d'une rencontre, un retour sur son parcours professionnel, abordant, tour à tour, ses rencontres, son expérience. La famille des comédiens du TNA et des théâtres régionaux était hier au rendez-vous à la bibliothèque de la jeunesse Didouche Mourad et ce, autour de Feth Nour Benbrahim – il était le directeur de la communication et des relations extérieures auprès du Théâtre National Algérien avec, selon les témoignages de ses amis et compagnons de route, «ses coups de gueule, sa gentillesse, son professionnalisme, sa générosité …» Les témoignages d'affection, d'amitié étaient nombreux envers cet homme affaibli par la maladie, mais O combien courageux contre ce revers du destin. «Un revers temporaire», ont vivement souhaité les compagnons du monde des planches à celui qui a marqué de son empreinte le département de communication dont il avait la charge. Feth Nour, canotier sur la tête, les lunettes en écaille, la voix certes quelque peu éteinte a fait un retour sur son parcours professionnel, abordant, tour à tour, les rencontres qu'il animait avec «Echos de plume», la mission de M'hamed Benguettaf à la tête du TNA, le rapprochement des théâtres régionaux et le TNA, le théâtre de proximité et les journées théâtrales du Sud. Toute une page de sa vie au cœur du 4eme Art. Emu et émouvant, Feth Nour Benbrahim n'a pu retenir ses larmes faisant pleurer ses compagnons de route théâtrale. La réunion, plus qu'amicale, conduite par Abderazak Boukeba poète et journaliste, lui-même n'ayant pu cacher son trouble, a donné lieu à plusieurs signes de considération rendus à celui, avec qui ils ont partagé le renouveau du TNA, après la décennie noire. Successivement, Abdellah Kourd, Brahim Noual, Ahmed Benaissa et l'écrivain Wassini Laaredj sont passés pour encourager Feth Nour Benbrahim à tenir bon la barre. Si le chanteur Abdellah Kourd, après s'être exprimé sur le dévouement de leur ami, a interprété un morceau d'un chant poignant en l'honneur de ce premier ; Brahim Noual directeur des moyens généraux s'est exprimé, non sans émotion également, sur l'expérience et la compétence de Fteth Nour et encore sur son esprit magnanime jusqu'à «la miséricorde», ajoutant avec sincérité qu'il «a été kheddam el mahroumine» (le soutien des éprouvés). Quant à Wassini Laaredj, lui a fait référence à la volonté de l'être humain à lutter contre un mal pernicieux, ce dont l'ancien Directeur de la communication du TNA est entrain de faire preuve. Pour toutes ces raisons, pour ce qu'il a donné au théâtre, ses amis et collègues l'ont exhorté à écrire ses mémoires, les mémoires de «Merioul». C'est ainsi que Benbrahim était surnommé au sein de l'enceinte du Théâtre National. Souhaitons-lui prompt rétablissement. Et prions qu'il en sois ainsi. Leila N. Documentaire : L'histoire sur la bataille de Constantine l Le film documentaire «La bataille de Constantine, chronique d'une époque», du réalisateur Haya Djelloul, présenté samedi au centre culturel M'hamed Yazid d'El Khroub (Constantine), marque la résistance de la population de Constantine durant le règne du dernier des Beys Hadj Ahmed. Durant deux heures, ce film, produit par le département Cinéma dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», en coordination avec le centre algérien du développement du cinéma (CADC) et le réalisateur exécutif Louma Pro com de l'audiovisuel, a réussi à attirer l'attention du public qui a afflué à la salle de projection. Ce film documentaire a présenté des vérités sur les péripéties de la chute de beylik Est de Constantine en 1837, une année après les dégâts importants subis par la France durant la résistance populaire menée par Ahmed Bey. Le film documentaire a également abordé l'incidence de l'accord de Tafna signé en 1837 entre l'Emir Abdelkader et le général Thomas Robert Peugeot sur la chute de Beylik Est durant le règne de Hadj Ahmed Bey évoquant de nombreuses autres étapes qui ont été éludées par les références historiques françaises en levant le voile sur certaines d'entre elles. Le réalisateur a préféré laisser la place à la caméra pour consigner la bravoure d'un peuple qui a choisi la voie du sacrifice pour arracher la liberté et la restitution de la dignité spoliée, à travers la présentation de témoignages d'historiens et de chercheurs de l'intérieur du pays.Au fil des témoignages, ce film documentaire a révélé certains faits omis de la résistance d'Ahmed bey qui ont suscité beaucoup d'interrogations, parmi elles le refus de l'adjoint du Bey de remettre les armes aux autochtones, malgré la disponibilité d'un grand nombre d'entre elles. L'autre fait révélé dans le documentaire, celui lié à la non-participation des juifs de Constantine dans la résistance populaire contre les Français qui ont, à contrario, désigné avec célérité aux colons les demeures des notables de Constantine durant cette période, au moment où il a été signalé de nombreux cas de pillage sous prétexte de bénéficier du butin de guerre. APS «Pionniers de la lecture» : Promouvoir l'activité livresque l Le festival culturel «Pionniers de la lecture» d'Alger a ouvert ses portes, samedi à Alger, par l'organisation de plusieurs activités culturelles et artistiques ainsi que la distinction de figures artistiques et littéraires. Organisée par le forum «Pionniers de la lecture», cette manifestation a vu l'organisation d'interventions, récitations poétiques, comptines pour enfants, des débats culturels et des expositions d'arts plastiques en sus du lancement de projets sur la promotion de la lecture. Par ailleurs, plusieurs jeunes talents qui se sont démarqués avec leur talent pour la lecture ont été distingués, à l'instar de l'enfant Mohamed Abdellah Farah Djeloud, lauréat du concours «Défi de la lecture arabe» (Emirats Arabes Unis/2016) et la jeune récitante du Coran Henni Zahra, lauréat du «Prix international coranique Cheikha Fatma bent Moubaraek» (EAU/2016). Parmi les figures littéraires à qui il a été également rendu hommage, figure l'écrivain et l'ancien ministre de la Communication, Mahieddine Amimour, le Secrétaire-Général adjoint du projet «Défi de la lecture arabe» en sus de plusieurs associations algérienne faisant la promotion de la lecture. Le festival «Pionniers de la lecture» -qui s'est tenu à la Bibliothèque Nationale- a pour objectif «la promotion de la lecture et son impact sur différents aspects de la vie» à travers notamment des activités et des initiatives qui servent la lecture. Dans une allocution sur «l'importance du livre dans l'acquisition du savoir» le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, a salué «les initiatives de la société civile» visant à promouvoir la lecture. APS Théâtre régional de Tizi Ouzou : Lancement en production de Ahitus La nouvelle pièce théâtrale en Tamazight Ahitus (Le forgeron) écrite par Nordine Aït Slimane et mise en scène par Nabila Ibrahim a été lancée en production samedi au niveau du théâtre régional Kateb Yacine. L'œuvre est une tragédie que le dramaturge Nordine Aït Slimane qui a auparavant écrit le texte de la pièce théâtrale Massinissa et Sophonisbe, a tiré de la légende du forgeron d'El Kalous qui a brûlé son village après que sa femme lui a été enlevée par un notable du même hameau, a indiqué le directeur du théâtre régional Kateb Yacine à l'occasion de la cérémonie de lancement de la pièce. Ecrite par Mouloud Mammeri dans son livre Poèmes kabyle anciens, puis chantée par l'artiste Menad, la légende d'Aheddad Lkalous sera dévoilée au grand public sur des planches du théâtre au plus tard durant la deuxième quinzaine du mois de décembre prochain, a déclaré Farid Mahiout. A travers cette nouvelle production, l'auteur et la metteur en scène veulent retransmettre un patrimoine immatériel propre à la Kabylie qui aujourd'hui est menacé de disparition, a précisé Nordine Aït Slimane. «Le théâtre algérien se caractérise par un manque d'innovation. Nous nous contentons souvent d'adapter des œuvres écrites par de grands dramaturges à l'échelle mondiale. J'ai décidé de retravailler la légende d'El Kalous qui remonte au 18ème siècle tout en introduisant des nouveautés pour démontrer que nous avons un patrimoine que nous pouvons exploiter pour innover mais aussi préserver des valeurs menacées de disparition à l'ère de la mondialisation», a-t-il précisé. Cette pièce théâtrale est aussi un moyen d'informer les jeunes générations sur les rôles que jouaient certains acteurs sociaux comme Aberrah (le crieur public), la kabla (sage femme) et Ahitus (forgeron) dans la société kabyle ancienne, a-t-il ajouté. La pièce sera jouée par huit comédiens du théâtre régional Kateb Yacine qui interprèteront les rôles d'Ahitus, le personnage principal, Houla sa femme, Ouhemouche, Aberrah, Ouakli, Tawdiêt, Medour et Lamine, a-t-il fait savoir. Pour sa part, la metteuse en scène Nabila Ibrahim qui est à sa première expérience avec le théâtre de Tizi Ouzou a déclaré être «honorée» de travailler avec Nordine Aït Slimane qui se penche sur les moindres détails et accorde une importance majeure au travail d'équipe et l'implication de tous les acteurs pour la réussite du projet. Une fois achevée, la nouvelle production théâtrale représentera la wilaya de Tizi Ouzou au festival national du théâtre d'expression amazighe de Batna qui se tiendra en décembre prochain, a ajouté M. Mahiout.