Projet n «Nisaa Casanova», n'est autre que le regard scrutateur de l'universitaire algérien sur la détérioration des principes moraux et des convictions du sens du devoir dans les sociétés des temps modernes. Le dernier roman en langue arabe de Wassini Laredj «Nissaa Casanova» (Les femmes de Casanova) sera adapté au théâtre, selon l'auteur de cette création littéraire. Sans pour autant divulguer le nom du metteur en scène en charge du projet, l'écrivain a déclaré que le public pourra voir la pièce durant le mois du ramadhan. Outre cette entreprise en cours de réalisation, il a également annoncé que le roman «Assabiaa Lolita» (Doigts de Lolita) fait également l'objet d'une récriture théâtrale. Il faut dire que Wassini Laredj n'en est pas à la première adaptation de ses œuvres sur les planches, pour ne citer que le texte «Ountha Essarab». S'agissant de la réécriture d'un texte littéraire en forme d'écriture théâtrale, Wassini Laredj estime que tout récit littéraire peut être joué sur scène. La question est de trouver, signale-t-il, le metteur en scène adéquat. «Nissaa Casanova» publié en langue arabe et paru aux éditions ENAG a reçu de larges échos médiatiques. Inspiré par l'aventurier d'origine vénitienne Giacomo Casanova après avoir lu les mémoires de celui qui a été tour à tour abbé, militaire, historien, antiquaire, homme de lettres, poète, violoniste et nous en passons, Wassini Laredj a laissé son imaginaire se dérouler autour de ce séducteur de tous les temps. «Nisaa Casanova», n'est autre que le regard scrutateur de l'universitaire algérien sur la détérioration des principes moraux et des convictions du sens du devoir dans les sociétés des temps modernes. En faisant intervenir dans le récit les quatre épouses de Casanova, malade et sans doute prés de la fin, afin que le héros du XVIIIème siècle soit absout de ses égarements et incartades par ses compagnes, Wassini Laredj ne trouve pas mieux que de mettre dans la bouche de ces femmes la parole de la vengeance. Des aveux-représailles qui vont nécessairement bousculer sur son lit de mort l'homme aux multiples exploits amoureux : «il aura alors en face de lui des sortes de Shéhérazade, notamment la dernière qui lui avoue des faits qu'il n'aurait jamais imaginés…», explique l'auteur. Une image qui se rapporte à la crise de décadence morale au sein de la société moderne d'aujourd'hui, accompagnée d'une perte de repères que Wassini Laredj a voulu montrer du doigt. Et de nous apprendre que le nom de baptême de l'immortel «Casanova» n'est autre que «Loth». Un prénom porté par le prophète qui est évoqué dans les trois religions monothéistes et dont le peuple a été frappé par la colère divine. Au romancier de réhabiliter son personnage en lui restituant sa place de créature positive. Wassini Laredj professeur de littérature à l'Université d'Alger et à la Sorbonne est un auteur prolixe dont les œuvres sont traduites dans plusieurs langues. Parmi ses romans primés il y a lieu de citer entre autres «Le royaume du papillon», «Kitab el Amir» et «Assabiaa Lolita».