C'est le ras-le-bol face à la flambée des prix inexpliquée et injustifiée. L'association de protection du consommateur, qui dénonce notamment le fait que les produits subventionnés soient touchés par cette hausse, a décidé d'agir. Elle met en garde les commerçants contre des poursuites judiciaires. Son président, Mustapha Zebdi, a indiqué, hier au forum d'El Moudjahid, qu'une campagne nationale contre la spéculation sur, notamment, le prix de la semoule et autres produits alimentaires subventionnés sera lancée mercredi prochain. Il appelle le ministère du Commerce à ouvrir une enquête sur le terrain pour situer la responsabilité des commerçants qui sont à l'origine de la flambée inexpliquée des prix de la semoule subventionnée et des autres denrées alimentaires de première nécessité. Le but selon M. Zebdi est de créer un équilibre entre le revenu et le pouvoir d'achat du citoyen. L'Apoce compte dénoncer les spéculateurs sur le prix de la semoule subventionnée auprès des directions du commerce territorialement compétentes et les poursuivre en justice, avant d'orienter leur action vers les autres produits subventionnés comme le sucre, le gaz et autres, a précisé M. Zebdi. De nombreux opérateurs économiques affichent des prix contraires à ceux plafonnés concernant les produits subventionnés, justifiant leur démarche par la concurrence du marché parallèle, l'augmentation des taxes de la nouvelle loi de finances et du prix de transport dans les zones éloignées. «La flambée des prix est liée à l'absence de circuits de distribution et de commercialisation normalisés», atteste le même responsable. Ce dernier remet en cause la thèse avancée par certains commerçants : «La loi sur les intempéries qui n'est soumise à une aucune logique». Certains pays qui connaissent des intempéries plus graves n'ont pas de variations de prix aussi importantes, a-t-il regretté. Une flambée généralisée des prix des fruits et légumes est constatée ces derniers jours dans les marchés de la capitale. Elle a touché pratiquement tous les produits agricoles tout comme la pomme de terre qui a frôlé les 70 DA, la tomate 200 DA et les haricots verts à 350 DA. Le prix de la semoule est fixé à 900 DA le sac de 25 kg pour la semoule ordinaire et à 1 000 DA le sac de 25 kg pour la semoule super. Un numéro vert (33-11) est mis en place pour recueillir les plaintes des consommateurs par l'association qui transmettra aux parties concernées les cas de spéculation. M. Zebdi a affirmé que la plupart des minoteries du secteur privé augmentent les prix de cette matière de 60% par rapport au prix plafonné. Il a précisé que de nombreuses minoteries s'approvisionnent en blé dur auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à 2 500 DA le quintal pour revendre la farine de son à 2 500 DA le quintal, ce qui est illégal, a-t-il regretté. Une vingtaine d'associations locales comptent adhérer à cette initiative soutenue par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) et l'Association nationale des commerçants et artisans.