L'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) dénonce la hausse pratiquée sur les prix de la semoule, pourtant plafonnés et subventionnés depuis plusieurs années. Produit de première nécessité pour la majorité des familles algériennes, la semoule fait objet de spéculation. Les prix de détail pratiqués sur le terrain s'éloignent de ceux fixés par décret exécutif 402-07 du 25 décembre 2007. Le kilo de semoule est écoulé à 45, 50, 55 voire 65 DA, alors qu'officiellement, il se situe entre 42 et 44 DA. Censée être écoulée à 900 DA le sac de 25 kilos pour la semoule de blé dur, 1000 DA pour le sac du même poids de semoule «extra», les prix ont été augmentés de plusieurs centaines de dinars. Pour certaines marques, le sac a atteint les 1500 DA. Le qualificatif «semoule améliorée» n'est qu'une ruse pour justifier la «tricherie», puisque tous les revendeurs ou transformateurs s'approvisionnent auprès des minoteries soumises à la même tarification vu le prix est subventionné par l'Etat. L'Apoce dénonce la tricherie qui met à rude épreuve les budgets des ménages à revenus moyens ou ceux des régions ne disposant pas de suffisamment boulangeries, notamment en période hivernale, la neige ayant isolé de nombreux villages. Dans un communiqué, l'Association dénonce «la mafia de la semoule» qui profite des subventions de l'Etat «pour générer des dividendes à moindre coût». Une campagne est lancée par l'Apoce à l'adresse des consommateurs mais aussi des détaillants, victimes de ces pratiques. L'Association propose de bouder toutes les marques ne respectant pas le prix fixé par l'Etat dès le 1er février. La direction du contrôle des prix «mène une bataille quotidienne» contre cette infraction, soutient M. Ben Hazil, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce. Ces services ont constaté une certaine baisse du nombre des infractions sur la pratique de prix illicites, favorisée par le défaut de facturation. Sur près de 220 000 infractions relevées en 2016, quelque 1900 sont liées à l'augmentation illicite des prix subventionnés. En 2015, les chiffres étaient plus importants avec 2900 cas de pratique de prix illicites sur les 221 000 infractions relevées par les services de contrôle. M. Ben Hazil invite les consommateurs à signaler aux services concernés tout cas de dépassement constaté sur les prix des produits subventionnés. Les opérateurs contrevenants, que ce soit au niveau des minoteries, de la transformation ou du détail, risquent des poursuites judiciaires et la fermeture de leurs commerces, rappelle le même responsable.