Exploitant la confusion qu'ont créée les nouvelles taxes contenues dans la loi de finances 2017, ces barons en ont profité pour augmenter les prix de la semoule de près de 50% L'Association veut qu'un numéro vert soit apposé sur les emballages afin que les citoyens puissent dénoncer les dépassements. A la veille du lancement de sa campagne contre la «mafia de la semoule», l'Association de la protection des consommateurs (Apoce) réclame l'affichage des prix sur les emballages des produits subventionnés. «Tel que cela se fait sur le sachet de lait, il faut que les prix des autres produits subventionnés soient affichés sur leurs emballages avec la mention «réglementé «», estime le Dr Mustapha Zebdi, président de l'Association de défense des droits des consommateurs, hier à Alger, leur de son passage au Forum du quotidien El Moudjahid. En plus du prix et de la mention «réglementé» le président de cette association veut qu'un numéro vert soif apposé sur les emballages afin que les citoyens puissent y dénoncer directement les dépassements qu'ils constateront. «Quand ils remarquent les dérives des commerçants, les consommateurs ne savent pas comment faire pour les dénoncer. Les contrevenants continuent donc à sévir en toute impunité, d'où la nécessité de ce numéro vert», explique le Dr Zebdi. Ce dernier insiste néanmoins sur la nécessité d'insuffler chez les consommateurs la culture de dénonciation des infractions remarquées. «Cela ne pourra se faire sans l'affichage des prix et des numéros verts», insiste-t-il. Toutefois, il assure que l'Apoce va tenter d'instaurer les bases de cette culture de dénonciation des infractions, avec sa campagne contre la «mafia de la semoule» qui doit débuter le 1er février prochain. Cette campagne qui se fera avec l'aide de plusieurs autres associations, a pour but d'identifier avec exactitude «ceux qui sont en train de spéculer avec le produit vital et subventionné qu'est la semoule». Dans ce sens, le Dr Zebdi appelle les citoyens à participer à la réussite de cette campagne, 1ère du genre, en faisant acte à l'Apoce et ses partenaires de commerçants qui ne respecteraient pas le prix de ce produit qui est censé être fixe, du fait des grosses subventions qu'il reçoit. Mais la mafia de l'alimentaire ne le voit pas la même oreille! Exploitant la confusion qu'ont créée les nouvelles taxes contenues dans la loi de finances 2017, ces barons en ont profité pour augmenter les prix de la semoule de près de 50%. «La semoule supérieure qui était de 1000 DA est revendue par certains commerçants à 1450 DA, soit une augmentation de près de 50%, ce qui est scandaleux pour un produit subventionné par l'Etat», rappelle le président de l'Apoce pour contextualiser l'enquête que son association va mener. Mustapha Zebdi a également tenu à mettre en avant la difficulté de la tâche qui attend les participants à cette enquête du fait que ce trafic «est fait de manière tellement professionnel qu'il est difficile de remonter la chaîne. Sur les factures ils ne laissent aucune trace». Son association compte aussi déposer des plaintes au niveau des directions de commerce des 48 wilayas concernant cette hausse des prix de la semoule. Toujours concernant la semoule, l'Apoce demande au ministère du Commerce «d'amender le décret exécutif 492/07 en définissant les prix subventionnés de la semoule au kilo et non par sac de 25 kg comme cela se fait actuellement, ce qui évitera beaucoup de dérives». L'Apoce ne se contentera toutefois pas que de la semoule. Elle ciblera par la suite d'autres produits dont les prix même réglementés ont augmenté. «Nous avons une marge de manoeuvre très limitée, vu que le prix des autres produits sont soumis aux lois du marché», conclut avec une grosse détermination Mustapha Zebdi.