Pour dénoncer les actes de spéculation sur la semoule, l'Association nationale de protection et d'orientation du consommateur (Apoce), lance, à partir du 1er février, une campagne de dénonciation des commerçants qui pratiquent des prix de la semoule supérieurs à ceux réglementés par l'Etat. Le président de l'association, Mustapha Zebdi, accuse les «mafias de la semoule» de siphonner l'argent public destiné à subventionner ce produit (et d'autres). Il estime le «gâchis» causé par ces opérateurs véreux à un milliard de dollars. Younès Djama – Alger (Le Soir) - Selon Mustapha Zebdi, président de l'Apoce, qui s'exprimait hier lors du forum du quotidien El Moudjahid, l'association compte déposer des plaintes au niveau des Directions de commerce des 48 wilayas concernant cette hausse des prix de la semoule. Il exhorte les citoyens et les détaillants à faire de même et à acquérir cette culture du consommateur laquelle fait tellement défaut. D'après M. Zebdi, les sanctions peuvent être sévères et peuvent aller jusqu'à la fermeture du local et un milliard de centimes comme amende, conformément à ce que prévoit la réglementation. «L'année passée, le prix de la semoule avait déjà enregistré une hausse. Soit entre 1 100 et 1 200 DA le sac de 25 kg ; mais ce qui nous a quelque peu choqués, c'est que le 1er janvier 2017, il y a eu une hausse de 20% sur certaines marques. Et jusqu'à 1 600 DA le sac dans certaines wilayas de l'Est», souligne le président de l'Apoce. Une enquête a été diligentée par l'association, et les résultats obtenus sont éloquents. «Mis à part les minoteries publiques, toutes les autres marques de la semoule (normale, supérieure) appartenant au secteur privé, ont enregistré sur le marché des prix supérieurs aux prix réglementés. Une hausse pouvant atteindre 60% ! Sans mettre en cause l'opérateur privé en lui-même, Zebdi insiste que les semoules mises sur le marché le sont à des prix non réglementés. «A partir du 1er février, tous nos membres et tous les consommateurs à travers le territoire national peuvent remplir des requêtes jointes de tous les numéros de fax des Directions de commerce de wilaya», a indiqué Mustapha Zebdi ajoutant que même les détaillants sont appelés à participer à la campagne. «Je suis certain que si tout le monde s'implique, il y a des marques qui vont disparaître du marché, ce qui va pousser les pouvoirs publics à enquêter», relève l'hôte d'El Moudjahid. «Il y a des produits dont les prix sont réglementés et ne sont, par conséquent, pas modifiables. Sous quelque prétexte que ce soit. Le prix est fixe du nord au sud, de l'est à l'ouest, quel que soit le climat ou la valeur du dinar», observe Zebdi, citant des produits tels que le sucre, la semoule, la farine panifiable, le blé dur, la bouteille de gaz de 13 kg. «Les prix sont fixes et réglementés, c'est-à-dire que si l'on ajoute un dinar sur le prix fixé, on est en infraction à la réglementation», affirme M. Zebdi. Le lancement de cette campagne sur la semoule coïncidera avec le lancement officiel du numéro court de l'association, le 33 11, qui deviendra opérationnel dès le 1er février et sera joignable par tous les opérateurs de téléphonie, a annoncé M. Zebdi. Tout citoyen désireux de dénoncer des pratiques non réglementaires de commerçants peut appeler l'association.