Constat n Malgré une forte hausse du nombre de voyageurs durant les cinq dernières années, le chiffre d'affaires de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a connu une stagnation due à la perte de parts de marché dans le segment fret (établi actuellement à 2% seulement). Pour parer à ce problème financier, la SNTF mise aujourd'hui sur l'activité fret, considérée comme le maillon faible de la société, et ce, pour équilibrer à l'horizon 2023 ses résultats financiers fortement dépendants des dotations de l'Etat, a expliqué hier dimanche son directeur général, Yacine Bendjaballah, lors du forum d'Algérie-éco. Selon M. Bendjaballah cette société fait face, depuis plusieurs années, à des difficultés pour financer son cycle d'exploitation, la mettant dans une situation de «précarité financière». Pour remédier à cette situation, la SNTF, qui ne détient actuellement que 2% du marché du transport de marchandises, prévoit de concrétiser un vaste programme pour développer ce créneau à l'horizon 2019 avec la réception de nouveaux matériels et locomotives dédiés au transport de marchandises. Ainsi, elle mise sur sa filiale spécialisée dans le fret, Rail logistique, pour développer de nouveaux produits et offres capables d'attirer des clients potentiels notamment le transport par conteneurs. Elle compte aussi profiter du développement de l'industrie minière dans le sillage de quatre projets de transformation de phosphate et du projet sidérurgique de Bellara pour augmenter sa part de marché dans les prochaines années. Pour le transport de céréales, la SNTF veut aussi augmenter ses parts de marché après l'installation par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) d'une quarantaine de silos à travers le territoire national. En vertu de ce plan de développement, la SNTF prévoit de tripler, voire davantage, ses recettes de transport de marchandises à même de lui permettre d'équilibrer ses charges à partir de 2023, selon son premier responsable. En sus le DG de la SNTF qui détient 11 filiales et participe dans le capital de deux sociétés mixtes, a annoncé un plan de charge de 240 milliards de dinars sur les cinq prochaines années, ce qui contribuera à améliorer sa santé financière. Le plan de développement de la société prévoit aussi la réception d'une quarantaine de locomotives à l'horizon 2019 qui devraient s'ajouter à une trentaine de locomotives récemment acquises ainsi que le lancement du programme de réhabilitation et de modernisation de 202 voitures de voyage ferroviaires. Par ailleurs, le DG de la SNTF a annoncé l'ouverture de la nouvelle ligne ferroviaire Annaba-Tunis à partir de mai prochain à raison d'un train par jour. Le coût approximatif du trajet Alger-Tunis avec une correspondance à Annaba est estimé à quelque 5 000 DA, sur un trajet parcouru en 6 heures. Il a aussi annoncé l'ouverture à partir de mai prochain des lignes ferroviaires Oran-Saïda et Touggourt-Skikda via Biskra à partir de juillet prochain. La SNTF a transporté plus de 37 millions de voyageurs en 2016 et prévoit d'atteindre quelque 45 millions de voyageurs en 2017. Son chiffre d'affaires a atteint quatre milliards de dinars dont 50% réalisés par le transport de voyageurs et 50% par le transport de marchandises. Pour 2017 elle table sur 6 milliards de dinars de chiffre d'affaires.