Art n Les arts visuels sont à l'honneur au musée d'art moderne et contemporain d'Alger avec l'exposition «Iqbal / Arrivées, pour une nouvelle photographie algérienne». Réunissant une vingtaine de photographes de différentes régions d'Algérie, cette exposition de photographies-documentaire, conjointement organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et l'Institut français d'Algérie, et ce, dans le cadre de l'accord d'amitié et de coopération signé entre la ville de Paris et la Wilaya d'Alger, propose un regard croisé où des instants de vie, répertoriés dans des thématiques variées, ont été immortalisés avec autant de subtilité que de sensibilité. « En proposant un regard croisé sur l'Algérie, cette exposition a pour vocation de révéler au grand public les talents de la jeune photographie algérienne et représente une nouvelle étape dans le travail de soutien à l'émergence de cette jeune création photographique engagé par l'Agence algérienne pour le rayonnement Culturel et l'Institut français d'Algérie», précise-t-on. L'exposition, qui fait suite à un atelier de formation encadré par Bruno Boudjelal en 2015 à la Villa Abdellatif à Alger, durant lequel des photographes venus de toute l'Algérie, avaient travaillé en perspective des Rencontres photographiques de Bamako, regroupe plus de 200 clichés. Toutes proposent, suivant l'approche et l'imaginaire de chacun des photographes une vision profonde de l'Algérie. Ainsi, ces « plasticiens de l'image » ont fixé leurs objectifs sur différentes situations sociales, traduisant leurs états d'âme dans des moments de vie, représentant pour eux un « lien inéluctable avec l'Algérie ».C'est alors que Abdou Farouk de Maghnia dans « Transvergence » décrit sa ville au petit matin dans différentes prises de vues, desquelles ressort une fascination manifeste invitant à un retour vers ses origines. De son côté, Youcef Krache focalise dans « 20 cents » (rabâa doro) sur « la capacité des jeunes à créer un intérêt », explique t-il, à travers les combats de moutons, étalés dans une vingtaine de clichés où la foule, euphorique, se fait de plus en plus nombreuse. Yassine Belahcène, qui explore dans ses photographies « Le silence », où le temps, « sculpteur d'espoir », ressuscite l'individu, sombré dans l'errance. Quant à Sihem Salhi invite dans « Lumière d'âme », à « la découverte en soi » de la présence divine à travers un jeu d'éclairage sombre mettant en valeur la lumière. Autant de photographies que de visions. Toutes traduisant dans un style « illustratif et contemporain » une réalité de façon intime, démonstrative, simple avec un sens de créativité personnel. Puisque chaque artiste y met son « moi » profond, donc ses sentiments. Cette exposition, qui met en valeur le travail d'une nouvelle génération de photographes algériens, se poursuit jusqu'au 13 juillet, avant d'être présentée à Paris du 12 septembre au 14 novembre 2017 lors de la deuxième Biennale des Photographes du Monde Arabe Contemporain, qui se tiendra à la Cité Internationale des Arts.