10 photographes nous livrent leur vision de la rue, chacun en 10 photos. Un bel aréopage ou kaléidoscope de la vie courante et ce qui nous entoure, à partir du 31 janvier à 15h. L'espace d'exposition «La Baignoire», qui nous avait égayé l'an dernier avec l'événement Picturie Générale II, remet le couvert cette année, en accueillant à partir du 31 janvier les oeuvres de 10 jeunes photographes algériens qui vont nous restituer comme l'indique le nom de cette expo, leur regard sur les rues qui nous entourent, entre homme, vide et paysage. «Chawari3», tel est le nom de cette exposition qui mettra la photographie de rue en avant, à travers les clichés de Ramzy Bensaâdi, Walid Bouchouchi, Redouane Chaïb, Lola Khalfa, Youcef Krache et d'autres noms de la nouvelle génération de photographes qui font fureur sur la Toile. C'est en fait dans l'enceinte même de l'entreprise de Samir Toumi, qui mène de front une entreprise de consulting en ressources humaines, mais aussi écrivain (Le cri, Ndlr) que se tiendra cette expo. Un bel espace artistique atypique intitulé «La Baignoire» où se côtoient les gens du bureau, artistes et publics. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le timing de l'ouverture et la clôture de l'expo est un peu serré. Mais c'est ce deal qui la rend peut-être encore plus intéressante. Si le vernissage de l'exposition a lieu le 31 janvier à 15h, elle sera ouverte au public durant un mois, tous les jours sauf le vendredi, de 14h à 17h30. Ce mécène, artiste dans l'âme, n'a pas fini de poursuivre l'aventure puisque ses locaux ont d'ores et déjà un carnet de rendez-vous chargé de manifestations artistico-culturelles. En attendant voilà comment il présente ces jeunes photographes qu'il accueillera bientôt dans son antre de paix et de l'art. «Ils et elles sillonnent les villes et les rues d'Algérie, fixant les espaces, les personnes et les lieux, inlassablement, de manière presque boulimique. Agés de 20 à 32 ans, ils représentent une nouvelle génération de photographes, témoins contemporains de notre pays» et de décrire ainsi son sentiment d'émerveillement à la vue de ces photos: «Leurs images, toujours surprenantes, nous transportent au coeur de la société algérienne, prennent son pouls le plus intime, à travers les scènes du quotidien, les regards, les postures. Elles témoignent ainsi du paysage urbain, dans les villes, dans leur périphérie, proche ou éloignée, ou dans le vide du désert, où l'urbain s'est également égaré. A des années lumière d'une photographie esthétisante et aseptisée, les travaux de ces 10 photographes, dessinent le chaos, entre vide des paysages et explosion des vies. Toutes et tous nous proposent une vision implacable de notre environnement, mais surtout, un regard tendre et bienveillant, qui révèle la complexe humanité de toute une société. Leurs photographies nous questionnent sur notre propre aptitude à poser notre regard sur le quotidien. Scènes de marché, fantasias, façades d'immeubles, autobus, ces scènes et ces lieux que nous n'observons même plus, eux les scrutent, les subliment et les proposent, à travers les 10 photographies exposées par chacun.» Qui sont-ils vraiment en effet? «Si les rues, el chawari3, constituent l'un de leurs sujets récurrents, le Web est devenu leur terrain de partage, comme une envie de témoigner, de livrer à des milliers d'autres leurs émotions, exaltées ou douloureuses, cherchant peut-être l'échange, ou la confirmation que ce qu'ils voient et ressentent, ne les met pas dans une posture solitaire. Ainsi, ma rencontre avec eux s'est faite sur la Toile. Leurs photographies, découvertes quotidiennement sur les réseaux sociaux, ont résonné en moi, et m'ont confrontée à mes propres bouleversements et interrogations. Tous les jours, je découvre les travaux d'autres jeunes photographes se révélant sur le Net. Eux aussi sillonnent les rues, se perdent dans le grouillement et la vitalité de notre société et nous dévoilent, à travers tous leurs clichés, la beauté et la laideur, le rêve et la vérité, de ce que nous sommes.» De quoi nous donner l'eau à la bouche. Vous savez ce qui vous reste à faire. Il vous suffit d'aller vous faire votre propre idée sur le sujet et peut-être en sortir avec des coups de coeur et des images plein la tête. Une ballade pour cette fin de mois s'impose, histoire d'en recommencer une nouvelle qu'on espère sous le signe cette fois de l'apaisement et de l'enchantement...