Le Qatar a annoncé hier avoir ouvert une enquête sur un piratage sans précédent de son agence officielle QNA via laquelle ont été diffusés des propos attribués à l'émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et traitant de questions régionales hautement sensibles. Ces déclarations retentissantes ont provoqué une onde de choc dans le Golfe, plusieurs chaînes de télévision leur accordant du crédit jusqu'à un démenti de Doha qui a dénoncé une cyberattaque contre QNA. La cyberattaque semble destinée à nuire aux relations entre le Qatar et ses voisins arabes du Golfe, qui restent empreintes de méfiance malgré leur amélioration ces dernières années, selon des analystes. Le service de presse gouvernemental s'est empressé dans la nuit de publier un communiqué qualifiant de «faux» et d'«infondés» les propos prêtés à l'émir. Malgré ce démenti officiel, les chaînes de télévision à capitaux saoudiens et émiratis, respectivement Al-Arabiya et Sky News Arabia, continuaient hier la diffusion en boucle de larges extraits du prétendu discours de l'émir. Ces rediffusions étaient accompagnées de commentaires d'analystes et d'experts, invités pour l'occasion par les deux chaînes. Le ministère des Affaires étrangères s'est dit «surpris» que «certains médias et chaînes de télévision continuent à diffuser et à commenter les propos démentis». «Des tentatives de pirater des comptes de QNA sur les réseaux sociaux se poursuivaient», a-t-il ajouté.