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Une activité qui a de beaux jours devant elle en Kabylie / L'agriculture familiale : Un potentiel plein de promesses
Publié dans Info Soir le 30 - 05 - 2017

Elevages apicoles, caprins, ovins, avicoles ou encore le maraichage sont autant d'activités que la Kabylie pourrait exploiter dans le cadre de l'agriculture familiale. Un segment qui ne demande qu'à être valorisé. Et quand on sait que 40% de la production agricole mondiale en est issue, il y a de quoi faire réfléchir sur le potentiel énorme que recèle ce type d'agriculture en termes de richesses et d'emplois. La relance de cette activité permettrait selon les spécialistes de réduire la pression sur le marché de plusieurs denrées, notamment les viandes rouges et blanches..
Richesses et emplois
Rencontre - La relance de l'agriculture familiale permettra de créer de la richesse et de l'emploi dans les zones de montagne et de fixer les populations rurales...
C'est ce qu'ont souligné à Tizi-Ouzou, des participants à une journée technique sur les petits élevages. Lors de cette rencontre abritée, courant avril, par l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé en agriculture de montagne (ITMAS), et organisée conjointement par cet établissement, les directions des services agricoles des wilayas de Tizi-Ouzou et de Bejaia, et la Chambre d'agriculture de Tizi-Ouzou, les conférenciers ont ajouté que cette activité permettra de valoriser les richesses spécifiques à chaque territoire. Le subdivisionnaire de Sidi Aïch (wilaya de Bejaia), Boualem Bellil, qui a présenté une communication sur les avantages et les défis de l'agriculture familiale, a indiqué à ce propos que cette activité est un moyen de stimuler l'économie locale et nationale, en permettant aux jeunes de créer leurs propres emplois dans leurs localités. Ce même intervenant qui a rappelé que 40% de la production agricole mondiale est issue de l'agriculture familiale, a souligné que cette dernière offre également l'avantage de préserver l'environnement de la pollution et la santé du consommateur des maladies induites par l'utilisation d'engrais chimiques et de pesticides ( cas de l'agriculture intensive), de lutter contre la pauvreté et de prévenir la dégradation du sol. Le représentant de la chambre d'agriculture de la wilaya Tizi-Ouzou a relevé un regain d'intérêt ces dernières années pour cette activité, notamment l'élevage familiale « Nous recevons au niveau de la chambre beaucoup d'agriculteurs qui veulent faire revivre l'élevage familial qui contribue au développement économique et social des zone rurales » a précisé ce responsable rappelant que par le passée presque chaque famille pratiquait un petit élevage (ovin, avicole, caprin ou cunicole). La relance de cette activité permettra de réduire la pression sur le marché des viandes rouges et blanches, notamment, ce qui contribuerait à une baisse et à une stabilisation des prix de ces produits, a-t-il ajouté. La rencontre s'est achevée par une présentation d'un pack d'élevage familial (ovin, caprin, avicole et cunicole) proposé par une entreprise privée. Il s'agit d'un bâtiment en charpente métallique avec un équipement d'élevage (citerne de 1000 litres, extracteur, mangeoire, abreuvoir, humidificateurs).
"Tafaska n'tregwa"
Outre le piment, différentes variétés de courge sont également très cultivées dans le village d'Ait Ouabane pour leur consommation ou pour leur utilisation comme calebasse pour baratter le lait et obtenir du beurre et du petit lait. La réussite de la culture de la courge, qui demande un apport particulièrement considérable en eau, dans un village de montagne comme Ait Ouabane, est liée à une gestion rationnelle et équitable de l'eau par le comité de village. Les vieux se souviennent de la fameuse fête appelée "Tafaska n'tregwa" (la fête de l'irrigation). Célébré au début du printemps, cet évènement agraire consacre "l'ouverture annuelle des amenées d'eau naturelles devant permettre au précieux liquide de couler à travers les parcelles du village dans le but d'assurer l'irrigation pour tous les potagers, avec le souci d' ‘une répartition équitable de cette ressource entre les habitants", explique la dynamique association les "Amis du Djurdjura". Les villageois d'Ait Ouabane espèrent que la culture vivrière sera réhabilitée par les familles à travers leur village, mais aussi dans d'autres hameaux de la wilaya.
Ait Ouabane, le village du piment fort
Le village d'Ait Ouabane, aujourd'hui peuplé de 3 700 âmes, est surtout réputé dans la région pour son piment appelé localement "Klilouche" et ailleurs, le piment "Aouabane", du nom du seul village de la région qui le produit. Ce petit piment, très fort, se déguste de différentes manières. Lorsqu'il est cueilli frais et de couleur verte, il est grillé sur la braise avec des tomates. Le tout est ensuite pilé au mortier et généreusement arrosé d'huile d'olive. "Servie avec une galette toute chaude, cette salade grillée constitue, en été, un plat principal qui se déguste à tout moment", indique Tassadit. Pour pouvoir disposer, en toute saison, de ce légume apprécié par tous et dont les familles d'Ait Ouabane ne sauraient se passer, les femmes réservent une partie de la récolte pour la faire sécher. On laisse alors le légume mûrir, jusqu'à ce qu'il se colore d'un beau rouge vif, avant d'être cueilli. Une fois séché, les femmes le conservent en chapelets qui rappellent les colliers en argent ornés de corail rouge, taillé en forme de piment, fabriqués par les bijoutiers d'Ath Yenni. Ce produit séché appelé "Achelkouh" est utilisé en hiver, pour relever et épicer plusieurs plats, notamment le couscous et le berkoukes.
Un village, des femmes, un défi
Potentialités - Au village d'Ait Ouabane, relevant de la commune d'Akbil (80 km à l'extrême sud de Tizi-Ouzou), des femmes continuent de cultiver leurs potagers pour subvenir à leurs besoins en légumes de saison.
Les habitants d'Ait Ouabane, un village enclavé au creux d'un ravin, en plein cœur du parc national du Djurdjura, ont su mettre à profit les potentialités de leur environnement naturel pour créer autant de richesses et de conditions nécessaires à leur quotidien. La terre ocre, riche en fer, et la disponibilité d'une eau souterraine, qui jaillit en de nombreuses sources, ou captée par la réalisation de puits, constituent, à cet égard, les premiers atouts ayant permis aux Ait Ouabane de cultiver et d'irriguer leurs jardins pour produire de magnifiques légumes et fruits consommés localement ou cédés dans les villages voisins de la région. Cette culture vivrière, exclusivement féminine, et qui était répandue dans tous les villages de Kabylie, et même dans les villes pour ceux qui ont la chance d'avoir un petit jardin, n'est cependant pratiquée aujourd'hui que par des femmes âgées dans de rares hameaux et villages, à l'exemple de celui d'Ait Ouabane. "Jadis à Ait Ouabane, chaque maison avait son potager", se souvient Tassadit, une cultivatrice âgée de 75 ans. Elle ajoute fièrement qu'elle ne se rend jamais au marché pour acheter des légumes. Djouher, sa belle-mère, âgée de 90 ans, se souvient qu'avant, "les chefs de famille se rendaient au marché hebdomadaire, uniquement pour acheter des produits que les femmes ne pouvaient pas faire pousser dans leurs jardins, tels que le café, le sucre et la viande". Elle ajoute même que lorsque la récolte était abondante, des fruits et légumes étaient offerts aux voisins et aux proches. Cette dame se souvient encore de l'époque "bénie" où de belles courges, des grenades, des figues fraîches et même des cerises étaient offertes. "Aujourd'hui, la vie est chère et nous avons appris à vendre nos produits, y compris ceux que l'on considérait, jadis, comme offerts par la nature, tels que les grenades", ajoute-t-elle avec beaucoup d'amertume. Navets, carottes, courges, piments, pommes de terre, haricots... les femmes d'Ait Ouabane en produisent dans leurs jardins, de petits lopins de terre mitoyens à leurs habitations ou dans leurs champs. "Cette culture vivrière, dictée par la pauvreté que vivaient les habitants de la région durant l'époque coloniale, vise à assurer aux familles une autosuffisance alimentaire relative", explique M. Ouazi, un habitant du village d'Ait Ouabane. Pour ce jeune, le retour à ce type de culture est à "encourager pour faire face à une société de consommation de plus en plus exigeante, et aller vers un comportement productif ".
Objectif : l'autosuffisance
L'agriculture vivrière pourrait se traduire par l'agriculture traditionnelle. Elle sert à nourrir les populations qui la pratiquent et n'est que très peu commercialisée (seulement localement). Elle est destinée à l'autoconsommation par les paysans de leur production ou par les populations locales et a pour but l'autosuffisance alimentaire de ces agriculteurs. Elle n'a besoin que d'un minimum de moyens pour être envisagée, mais reste tributaire de l'attention qu'apportent les pouvoirs publics afin de protéger, notamment les terres viables. On retrouve ce type d'agriculture souvent dans les régions à forte densité de population active agricole, où elle fait cependant face à une agriculture plus moderne. Elle est, depuis des temps immémoriaux, la forme d'agriculture la plus répandue dans nos campagnes, faisant appel à la connaissance populaire. Contrairement à l'agriculture industrielle qui livre sa production comme matière première à l'agro-industrie et à l'agro-alimentaire, ou encore l'agriculture commerciale qui est insérée dans un système de commercialisation à l'échelle nationale et internationale, l'agriculture vivrière s'intègre dans le cadre d'une agriculture dite de subsistance. Toutefois, cette forme d'agriculture se décline en deux formes. On parle d'agriculture vivrière d'autoconsommation lorsque la production est principalement consommée par le paysan qui la met en œuvre et d'agriculture vivrière commerciale lorsque la production est principalement vendue sur les marchés locaux.
Une tradition à faire renaître
Plusieurs activités peuvent être développées dans la région de Kabylie qui a une tradition et un savoir-faire en la matière, tels que les élevages apicoles, caprins, ovins, avicoles et le maraichage, a indiqué un intervenant lors de cette rencontre. Des activités complémentaires dont la transformation des produits agricoles, la vente d'aliments, peuvent également être créées autour de cette agriculture familiale a relevé M. Bellil. Cette activité traditionnelle est la mieux adaptée à la région de Kabylie où les terrains sont en grande partie privés et où les exploitations agricoles sont très morcelées et de superficie très réduite, a souligné de son côté le directeur de l'ITMAS, Tamene Saïd.
Le plaidoyer de la FAO
À l'instar de beaucoup de pays du monde, l'Algérie a délaissé cette partie de son potentiel, qui serait à même de la préserver du dictat de la mondialisation en termes alimentaires. Et le constat qu'en font les experts onusiens reste sans appel. L'agence de l'ONU pour le droit à l'Alimentation n'a eu de cesse d'appeler à l'urgence de relancer l'activité des petits paysans, notamment des pays ayant fait le choix de l'import-export au détriment de ces savoir-faire locaux en matière de production agricole. Alors que la faim progresse dans le monde, les organisations spécialisées insistent sur la nécessité d'investir massivement dans l'agriculture vivrière. Avec la publication de « Produire plus avec moins », en 2011, la FAO a proposé un nouveau modèle de production agricole intensive. L'Organisation a constaté qu'au cours de ces cinquante dernières années, une agriculture basée sur l'utilisation intensive d'intrants avait permis d'accroître la production mondiale d'aliments et la consommation alimentaire moyenne par habitant. Ce faisant, toutefois, ce type d'agriculture a entraîné la surexploitation de bon nombre d'écosystèmes, mettant en péril la productivité future. Elle n'a en outre pas permis de réduire le nombre de personnes qui souffrent de faim chronique, nombre aujourd'hui estimé à 870 millions. En 2008 dans une déclaration sur la question, le Directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), d'alors, le Sénégalais Jacques Diouf, avait accusé les dirigeants du monde d'avoir ignoré les avertissements lancés par son agence onusienne sur la crise alimentaire, estimant que ce qui avait manqué pour enrayer la crise était à la fois la volonté politique et les moyens.


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