L'ex-directeur du FBI James Comey a provoqué une déflagration politique hier en déclarant que Donald Trump lui avait personnellement demandé d'enterrer une enquête sur l'un de ses proches, dans la vaste affaire des ingérences russes aux Etats-Unis. Si les démocrates ont immédiatement dénoncé le franchissement d'une ligne rouge par le président, ouvrant pour certains la voie à une procédure de destitution, de nombreux républicains serraient au contraire les rangs, soulignant que l'ancien grand policier, au-delà de son trouble, s'était gardé de dénoncer aucun délit. Le récit de M. Comey a été publié sous la forme d'un texte liminaire de sept pages que celui-ci prévoit de lire lors de son audition très attendue devant la commission du renseignement du Sénat ce jeudi à 14h GMT, sa première apparition publique depuis son limogeage le 9 mai. Il y confirme ce qui avait fuité dans la presse : Donald Trump lui aurait demandé d'abandonner toute enquête sur Michael Flynn, son conseiller à la sécurité nationale évincé en février. «J'espère que vous pourrez trouver une façon d'abandonner cela, de lâcher Flynn. C'est un homme bien», aurait dit le président à M. Comey en tête à tête le 14 février dans le bureau ovale. Selon M. Comey, cette requête concernait toute investigation relative aux «fausses déclarations de M. Flynn concernant ses conversations avec l'ambassadeur russe en décembre», et non l'enquête plus large du FBI sur une éventuelle coordination entre membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.