Le Premier ministre pakistanais a été convoqué devant une commission chargée d'enquêter sur des accusations de corruption visant sa famille déclenchées par le scandale des Panama Papers, ont indiqué des responsables gouvernementaux. Il est reproché au Premier ministre Nawaz Sharif d'avoir caché la vérité sur les sociétés et biens immobiliers détenus via des holdings off-shore par ses enfants, notamment sa fille Maryam Nawaz, pressentie comme son héritière en politique. La famille est accusée de corruption, une affaire qui fait les gros titres depuis des mois et a déjà failli entraîner une destitution de Sharif à un an des élections. «Le gouvernement a reçu une lettre de la Commission d'enquête conjointe dans laquelle il lui a été ordonné de se présenter devant cette Commission, et il se présentera», a indiqué hier dimanche la ministre de l'Information. Le courrier, qui a circulé sur les réseaux sociaux, ordonne à Sharif de «se présenter devant la Commission d'enquête conjointe (JIT) le jeudi 15 juin» et d'apporter avec lui «tous les documents nécessaires». La Commission d'enquête, composée notamment de représentants du bureau anti-corruption et des puissants services secrets militaires, a été créée fin avril par la Cour suprême du Pakistan, avec pour consigne de rendre ses conclusions dans les 60 jours. L'opposant pakistanais Imran Khan, ancienne star du cricket et dont le parti PTI a été à la pointe de l'offensive contre Sharif, a de nouveau appelé le Premier ministre à démissionner le temps que soit achevée l'enquête.