Depuis l'extradition aux Etats-Unis en janvier de son chef Joaquin «El Chapo» Guzman, une guerre interne au sein du cartel de Sinaloa ensanglante toute cette région du nord-ouest du Mexique. Au moins 764 homicides ont été dénombrés dans cet Etat depuis le début de l'année, le taux le plus élevé en six ans, selon les autorités locales. «C'est la terreur. La terreur généralisée à Sinaloa», commente Alejandro Sicairos, éditeur de la revue Espejo à Culiacan. Selon les experts, au moins trois clans s'affrontent pour prendre le contrôle du cartel de Sinaloa qui brasse plusieurs milliards de dollars. Un premier est dirigé par Damaso Lopez, «El Licenciado», ancien bras droit de Guzman qui a aidé à deux reprises le baron de la drogue à s'évader de prison. Cet ancien fonctionnaire, qui connaît parfaitement les affaires du cartel, a été arrêté début mai à Mexico, mais son groupe semble toujours actif. Un autre clan est dirigé par deux des fils d'«El Chapo», Jesus Alfredo et Ivan Archivaldo, qui se considèrent comme les héritiers légitimes du cartel. Beaucoup plus discret - son nom n'est apparu qu'après la seconde arrestation du «Chapo» -, le frère de Guzman, Aureliano «El Guano» Guzman, dirigerait un troisième clan qui contrôlerait la zone autour de leur village natal de Badiraguato. Entre ces trois factions se produisent des affrontements atypiques «avec des armes de gros calibre, des arsenaux complets, des véhicules blindés».