La Cour suprême du Venezuela a autorisé hier l'ouverture de poursuites contre la procureure générale de la Nation, Luisa Ortega, seule voix discordante au sein du camp du président Nicolas Maduro, confronté à une vague de manifestations. La salle plénière du Tribunal suprême de justice (TSJ) «a admis la requête de poursuites» déposée par le député Pedro Carreño, du parti socialiste au pouvoir, pour «la commission supposée de fautes graves dans l'exercice de sa fonctions», a annoncé la Cour. En quelques semaines, Mme Ortega s'est affirmée comme une grande voix critique au sein du camp chaviste (du nom de Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013). Auparavant considérée comme une alliée des Chavistes, elle est désormais pour eux une «traîtresse», après avoir multiplié les interventions contre le projet d'assemblée constituante du chef de l'Etat, confronté à une vague de manifestations exigeant son départ et ayant fait 74 morts depuis début avril. Mais elle a face à elle deux institutions de poids : la Cour suprême (TSJ), accusée par l'opposition de servir les intérêts du président, et l'armée, qui affiche son soutien «inconditionnel» à M. Maduro.