Billetterie - Hier, les 8 000 tickets du match de demi-finale de Coupe d'Algérie entre le MC Alger et l'ES Sétif ont été épuisés en quelques instants, dans une pagaille qui rappelle une époque révolue. Il y a quelques jours, la Confédération africaine de football (CAF) avait refusé à la direction de l'USM Alger que l'équipe algéroise reçoive le Zamalek au stade Omar-Hamadi, pour le compte de la 4e journée du second tour de la Ligue des champions. L'instance continentale a d'ailleurs bien fait puisque les Rouge et Noir de la capitale ont réussi leur sortie au stade du 5 juillet (2 à 0), mais surtout ils ont peut-être fourni leur match le mieux abouti de la saison. Ce n'est pas le cas pour la Fédération algérienne de football (FAF) et sa commission chargée de la Coupe d'Algérie qui ont cédé aux «caprices» des dirigeants de clubs, le CR Belouizdad et le MC Alger, qui ont prouvé une fois de plus qu'ils étaient gagne-petit. Programmées une première fois au stade du 5-Juillet, les belles affiches CR Belouizdad-USM Bel-Abbès et MC Alger-Entente de Sétif, se sont retrouvées domiciliées dans des stades de l'époque coloniale, exigus, et n'offrant aucune commodité. Que dire alors de l'affluence, de la recette et des retombées financières, de la qualité du spectacle et de l'ambiance dans les tribunes. Il faudra repasser. A voir de plus près : quel a été l'impact pour le Chabab d'évoluer dans son fief habituel du 20-Août-1955, puisqu'il n'a dû sa qualification pour la finale, la dixième de l'histoire, qu'à un ratage d'un joueur de Bel-Abbès dans la série des penaltys et d'une prouesse de son gardien Salhi ? Pratiquement rien. Bien au contraire. On a vu des supporters prendre place dans les travées à 17 heures, un jour de Ramadhan et qui ont dû rompre le jeûne et faire leur prière dans le stade ! Ce sera forcément le cas pour seulement 8 000 supporters du MCA et 300 Sétifiens ce soir au stade Omar-Hamadi. Le Mouloudia dont les dirigeants, voire le premier dirigeant, ont décidé que cette grande affiche se joue dans un petit stade. Les scènes de vente de tickets, qui se sont déroulées hier au stade du 5-Juillet (quel paradoxe !) sont désolantes et renvoient le football algérien à la préhistoire, au moment où sous d'autres cieux sont érigés de grands stades, modernes et où l'entrée se fait avec un billet électronique et non pas sous le bâton de l'agent de l'ordre. Après, on vient se poser des questions sur les origines de la violence dans le football. De la haine et de la fitna que suscitent des dirigeants irresponsables qui, eux, n'hésitent pas à s'embrasser en toute circonstance, non sans avoir jeté les supporters en pâture. Le mécontentement de Hassan Hammar, le président de l'Entente de Sétif pour le quota de 300 places pour les supporters de son club, décidé par le dirigeant responsable du Mouloudia d'Alger est une sorte de provocation qui appellera certainement à une réciprocité la saison prochaine en championnat, lorsque le club doyen se déplacera dans la capitale des Hauts-Plateaux. Et ce n'est pas avec des pratiques du Moyen-âge que notre football risque de se développer. Un football qui a vraiment besoin d'une autre race de dirigeants que celle qui le mène aujourd'hui vers le gouffre, malgré le grand réservoir et le talent dont il dispose. Dommage, ce soir, le temple olympique sonnera vide, au moment où Omar-Hamadi fera la fête, même si un match n'est jamais gagné d'avance.