Le désert du Ténéré nigérien est «un véritable cimetière à ciel ouvert» pour les migrants africains sur la route de l'Europe via la Libye, ont alerté hier lundi une trentaine d'élus de la région d'Agadez (nord). Porte du Sahara, Agadez , plus grande ville du nord nigérien, représente une plaque tournante du trafic d'êtres humains voulant gagner l'Europe. Depuis le début de l'année, «des centaines de migrants ouest-Africains ont été retrouvés morts ou sont portés disparus ou sauvés in extremis dans le Sahara nigérien», selon le texte. Ce drame résulte notamment du fait que les migrants empruntent des routes plus dangereuses. Pour éviter les contrôles, «les passeurs contournent» désormais les pistes habituelles menant en Libye où se trouvent les «points d'approvisionnement en eau», relève le communiqué. Les élus d'Agadez «exhortent» la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 Etats) «à mettre en place des mécanismes consensuels» qui «empêcheraient» ces migrants «d'arriver jusqu'à Agadez» et à «continuer leur périple périlleux». Entre mai et juin, 52 migrants, dont des bébés, avaient été retrouvés morts en plein désert proche de la Libye. 51 migrants portés disparus il y a deux semaines, après avoir été abandonnés en plein désert, sont probablement morts, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).