Résumé de la 6e partie On offrit à l?empereur un rossignol mécanique qui entonnait des airs aussi bien que le vrai. Ce qui provoqua la disparition de ce dernier. Le maestro fit l'éloge de l'oiseau et assura qu'il était mieux que le vrai, non seulement par son apparence externe et les nombreux et magnifiques diamants dont il était serti, mais aussi grâce à son mécanisme intérieur. «Voyez, mon souverain, empereur des empereurs ! Avec le vrai rossignol, on ne sait jamais ce qui en sortira, mais avec l'automate, tout est certain : on peut l'expliquer, le démonter, montrer son fonctionnement, voir comment les valses sont réglées, comment elles sont jouées et comment elles s'enchaînent !» «C'est tout à fait notre avis !», dit tout le monde, et le maestro reçut la permission de présenter l'oiseau au peuple le dimanche suivant. Le peuple devait l'entendre, avait ordonné l'empereur, et il l'entendit. Le peuple était en liesse, comme si tous s'étaient enivrés de thé, et tous disaient : «Oh !» en pointant le doigt bien haut et en faisant des signes. Mais les pauvres pêcheurs, ceux qui avaient déjà entendu le vrai rossignol, dirent : «Il chante joliment, les mélodies sont ressemblantes, mais il lui manque quelque chose, nous ne savons trop quoi !» Le vrai rossignol fut banni du pays et de l'empire. L'oiseau mécanique eut sa place sur un coussin, tout près du lit de l'empereur, et tous les cadeaux que ce dernier reçut, or et pierres précieuses, furent posés tout autour. L'oiseau fut élevé au titre de «Suprême rossignol chanteur impérial» et devint le numéro un à la gauche de l'empereur ? l'empereur considérant que le côté gauche, celui du c?ur, était le plus distingué, et qu'un empereur avait, lui aussi, son c?ur à gauche. Le maestro rédigea une ?uvre en vingt-cinq volumes sur l'oiseau. C'était très savant, long et rempli de mots chinois parmi les plus difficiles ; chacun prétendait l'avoir lu et compris, craignant de se faire prendre pour un idiot et de se faire piétiner le corps. (à suivre...)