Résumé de la 3e partie n L'empereur, après avoir entendu le Rossignol, décide de le mettre en cage au château... «Voilà sans doute un nouveau livre sur notre fameux oiseau !», dit l'empereur. Ce n'était pas un livre, mais plutôt une œuvre d'art placée dans une petite boîte : un rossignol mécanique qui imitait le vrai, mais tout sertis de diamants, de rubis et de saphirs. Aussitôt remonté, il entonna l'un des airs que le vrai rossignol chantait, agitant la queue et brillant de mille reflets d'or et d'argent. Autour de sa gorge, était noué un petit ruban sur lequel était inscrit : «Le rossignol de l'Empereur du Japon est bien humble comparé à celui de l'Empereur de Chine.» Tous s'exclamèrent : «C'est magnifique !» Et celui qui avait apporté l'oiseau reçu aussitôt le titre de «Suprême Porteur Impérial de Rossignol». «Maintenant, ils doivent chanter ensemble ! Comme ce sera plaisant !» Et ils durent chanter en duo, mais ça n'allait pas, car tandis que le vrai rossignol chantait à sa façon l'automate, lui, chantait des valses. «Ce n'est pas sa faute ! dit le maestro. Il est particulièrement régulier et tout à fait selon mon école !» Alors l'automate dut chanter seul. Il procura autant de joie que le véritable et s'avéra plus adorable encore à regarder : il brillait comme des bracelets et des épinglettes. Il chanta le même air trente-trois fois sans se fatiguer; les gens auraient bien aimé l'entendre encore, mais l'empereur pensa que ce devait être au tour du véritable rossignol de chanter quelque chose. Mais où était-il ? Personne n'avait remarqué qu'il s'était envolé par la fenêtre en direction de sa forêt verdoyante. «Mais que se passe-t-il donc ?», demanda l'empereur, et tous les courtisans grognèrent et se dirent que le Rossignol était un animal hautement ingrat. «Le meilleur des oiseaux, nous l'avons encore !», dirent-ils, et l'automate dut recommencer à chanter. Bien que ce fût la quarante-quatrième fois qu'il jouait le même air, personne ne le savait encore par cœur ; car c'était un air très difficile. Le maestro fit l'éloge de l'oiseau et assura qu'il était mieux que le vrai, non seulement grâce à son apparence externe et les nombreux et magnifiques diamants dont il était serti, mais aussi grâce à son mécanisme intérieur. «Voyez, mon Souverain, Empereur des Empereurs ! Avec le vrai rossignol, on ne sait jamais ce qui en sortira, mais avec l'automate, tout est certain : on peut l'expliquer, le démonter, montrer son fonctionnement, voir comment les valses sont réglées, comment elles sont jouées et comment elles s'enchaînent !» «C'est tout à fait notre avis !», dit tout le monde, et le maestro reçut la permission de présenter l'oiseau au peuple le dimanche suivant. Le peuple devait l'entendre, avait ordonné l'empereur, et il l'entendit. Le peuple était en liesse, comme si tous s'étaient enivrés de thé, et tous disaient : «Oh !», en pointant le doigt bien haut et en faisant des signes. Mais les pauvres pêcheurs, ceux qui avaient déjà entendu le vrai rossignol, dirent : «Il chante joliment, les mélodies sont ressemblantes, mais il lui manque quelque chose, nous ne savons trop quoi !» (à suivre...)