Résumé de la 4e partie n Seuls les pêcheurs qui ne savent pas ce qui manque à l'oiseau mécanique, tout le monde est émerveillé par son chant.. Le vrai rossignol fut banni du pays et de l'empire. L'oiseau mécanique eut sa place sur un coussin tout près du lit de l'empereur, et tous les cadeaux que ce dernier reçu, or et pierres précieuses, furent posés tout autour. L'oiseau fut élevé au titre de «Suprême Rossignol Chanteur Impérial» et devint le Numéro Un à la gauche de l'empereur – l'empereur considérant que le côté gauche, celui du cœur, était le plus distingué, et qu'un empereur avait lui aussi son cœur à gauche. Le maestro rédigea une œuvre en vingt-cinq volumes sur l'oiseau. C'était très savant, long et remplie de mots chinois parmi les plus difficiles , et chacun prétendait l'avoir lue et comprise, craignant de se faire prendre pour un idiot et de se faire piétiner le corps. Une année entière passa. L'empereur, la cour et tous les Chinois connaissaient par cœur chacun des petits airs chantés par l'automate. Mais ce qui leur plaisait le plus, c'est qu'ils pouvaient maintenant eux-mêmes chanter avec lui, et c'est ce qu'ils faisaient. Les gens de la rue chantaient : «Ziziiz ! Kluckkluckkluck !», et l'empereur aussi. Oui, c'était vraiment magnifique ! Or, un soir, alors que l'oiseau mécanique chantait de son mieux et que l'empereur, étendu dans son lit, l'écoutait, on entendit un «cric!» venant de l'intérieur. Puis quelque chose sauta : «Crac !» Les rouages s'emballèrent... et la musique s'arrêta ! L'empereur sauta immédiatement hors du lit et fit appeler son médecin. Mais que pouvait-il bien y faire ? Alors, on amena l'horloger, et après beaucoup de discussions et de vérifications, il réussit à remettre l'oiseau dans un certain état de marche. Mais il dit que l'oiseau devait être ménagé, car les chevilles étaient usées, et qu'il était impossible d'en remettre de nouvelles. Quelle tristesse ! À partir de là, on ne put faire chanter l'automate qu'une fois l'an, ce qui était déjà trop. Mais le maestro tint un petit discours, tout plein de mots difficiles, disant que ce serait aussi bien qu'avant ; et ce fut aussi bien qu'avant. Puis, cinq années passèrent, et une grande tristesse s'abattit sur tout le pays. L'empereur, qui occupait une grande place dans le cœur de tous les Chinois, était maintenant malade et devait bientôt mourir. Déjà, un nouvel empereur avait été choisi, et le peuple, qui se tenait dehors dans la rue, demandait au chancelier comment se portait son vieil empereur. «P !», disait-il en secouant la tête. L'empereur, froid et blême, gisait dans son grand et magnifique lit. Toute la cour le croyait mort, et chacun s'empressa d'aller accueillir le nouvel empereur; les serviteurs sortirent pour en discuter et les femmes de chambres se rassemblèrent autour d'une tasse de café. Partout autour, dans toutes les salles et les couloirs, des draps furent étendus sur le sol, afin qu'on ne puisse pas entendre marcher ; ainsi, c'était très silencieux. Mais l'empereur n'était pas encore mort : il gisait, pâle et glacé, dans son magnifique lit aux grands rideaux de velours et aux passements en or massif. Tout en haut, s'ouvrait une fenêtre par laquelle les rayons de lune éclairaient l'empereur et l'oiseau mécanique. (à suivre...)