Défis - Multiplier les grands ensembles de distribution et de commercialisation pourrait être la solution pour lutter contre l'informel et les transactions illicites, selon le ministre du Commerce. «Les transactions commerciales sans factures ont atteint au premier semestre 2017, 69 milliards de dinars et pour mieux maîtriser le secteur, il serait nécessaire de multiplier autant que possible les grandes surfaces de distribution et de commercialisation», a indiqué hier mardi Ahmed Saci en marge d'une visite de travail à la wilaya de Constantine. Saci qui, a appelé à l'intégration du secteur privé dans la réalisation de grandes surfaces pour «une meilleure maîtrise des transactions commerciales», a également préconisé des partenariats entre les producteurs et les distributeurs «pour mettre fin à l'informel et à la spéculation». L'Algérie pourrait abriter jusqu'à trois cent grandes surfaces commerciales, selon le ministre, soulignant que cette forme d'organisation du commerce contribuera à «l'amélioration de la qualité des produits et la maîtrise des prix des produits alimentaires». Les efforts visant à résorber le commerce informel se sont multipliés ces dernières années sans efficacité aucune. Le phénomène aux multiples tentacules a pris de l'ampleur et gangrène l'activité commerciale. Il représenterait 45% du produit national brut (PNB) et emploierait plus de 3 millions de personnes tous secteurs confondus. L'entame aujourd'hui d'une nouvelle réflexion autour de la problématique de l‘informel qui a pris des proportions alarmante sur la sphère économique nationale peine à convaincre. Car si les programmes annoncés avaient été tous appliqués et rigoureusement suivis, l'informel aurait été sérieusement réduit. On pourrait citer dans ce cadre le démantèlement des marchés informels, le renforcement des infrastructures commerciales par l'attribution de 100 locaux par commune et l'assouplissement des conditions d'obtention du registre du commerce. A cela s'ajoute, l'affiliation volontaire à la Cnas. Cette disposition permet aux employés informels de s'affilier à la Cnas, en s'acquittant d'une somme de 2 160 DA, soit 12% du SNMG par mois. Ces opérations se sont soldées à la fin de 2016 par l'éradication de 1 035 marchés informels sur l'ensemble du territoire national. Depuis, beaucoup ont réapparu, imposant leur présence dans les espaces publics et accentuant la dégradation du cadre de vie des citoyens. Cette présence est devenue aujourd'hui un élément incontournable du paysage urbain du pays, accompagné le plus souvent d'une importante occupation de la rue sous forme ambulante ou permanente. Dans certaines régions, c'est toute la ville qui est, un ciel ouvert au commerce informel. Cette pratique anticoncurrentielle a favorisé l'apparition de marchandises et de biens contrefaits et de qualité douteuse très néfastes pour la santé publique, la sécurité des consommateurs, mais aussi sur les rentrées fiscales du pays, avertissent plusieurs experts.