Les transactions commerciales illicites recensées par les services du ministère du Commerce pour le seul premier semestre de l'année en cours se chiffrent à plus de 69 milliards de dinars. Une manne effarante reconnue par le nouveau premier responsable du secteur lors de sa visite de travail et d'inspection effectuée hier dans la wilaya de Constantine et qui dénote l'ampleur des dégâts de l'informel pour l'économie nationale quand on sait la propension des tenants du commerce frauduleux à circonscrire la législation en vigueur. Le ministre du Commerce Ahmed Saci, qui a donné le coup d'envoi aux travaux de réalisation d'une grande surface commerciale privée à la nouvelle ville Ali-Mendjeli avant de visiter le Ritaj Mall entré en service depuis plusieurs mois déjà, y voit justement dans la multiplication de ces surfaces, un moyen très approprié à la lutte contre ce fléau. «Le chiffre de 69 milliards de dinars de transactions illicites en soi est important, cela dénote tout l'effort des agents de l'Etat en vue de lutter contre ce phénomène mais je dis que la solution ne peut être réellement mise en œuvre et réalisée sur le terrain qu'avec la multiplication de ces grands ensembles de distribution, de commercialisation de fruits et légumes et d'incitation à la distribution des produits par leurs propres producteurs dans un cadre de partenariat entre distributeurs et producteurs, c'est de cette manière que l'on pourra lutter contre l'informel, les transactions illicites, la spéculation et qu'on pourra préserver la santé du citoyen à travers la commercialisation d'un produit qui répond à toutes les normes», a-t-il dit. «Nous avons eu l'occasion de superviser un nombre de projets et structures relevant du secteur du commerce. La maîtrise de la distribution, des prix et de la qualité des produits de consommation qui se fait dans ces structures commerciales modernes et organisées est une approche que préconise le gouvernement à travers leur multiplication autant que d'autres surfaces dont notamment les 8 marchés de gros de fruits et légumes en cours de réalisation et dont l'un sera fonctionnel dès le mois de septembre prochain. Ceci à l'effet de pouvoir accueillir et distribuer dans les meilleures conditions le produit agricole ainsi que faciliter les transactions commerciales inhérentes à cet axe. L'organisation du commerce à travers ces structures qu'elles soient privées ou publiques nous permet aussi de lutter contre le défaut de facturation des produits mis en vente et de minimiser ses effets. Nous avons enregistré durant le premier semestre de 2017 que les transactions commerciales illicites recensées par les services du ministère du Commerce se chiffrent à 69 milliards de dinars, d'où, j'insiste encore une fois sur le rôle important de l'organisation qu'offrent les centres commerciaux et marchés édifiés par l'Etat et les privés qui permettent une diminution des transactions commerciales illégales mais aussi une maîtrise des services et produits offerts aux consommateurs et un meilleur encadrement des prix», poursuit le ministre du Commerce. Au laboratoire régional de contrôle de la qualité de Constantine qui est le seul à procéder aux expertises des produits électroménagers, Ahmed Saci louera l'apport de ce laboratoire dont les appréciations auraient permis de mieux cerner les propriétés et nuisances de certains produits commercialisés que les services compétents seraient en train de retirer du marché. A ce titre, il appellera les consommateurs et les citoyens en général à jouer leur rôle dans la lutte contre le phénomène des produits contrefaits. S'agissant de l'importation des voitures de moins de trois ans, Ahmed Saci affirmera que la question n'est pas à l'ordre du jour alors que d'un autre côté les volets de l'industrie automobile ou encore l'importation des véhicules neufs sont à l'étude au niveau du ministère de l'Industrie par une commission qui en a la charge et que toutes les clarifications interviendront en temps opportun par le premier responsable du secteur de l'industrie. S'agissant des marchés dits de proximité édifiés justement pour lutter contre le commerce informel, le ministre reconnaîtra que certains sites ont été refusés par les jeunes mais la plupart seraient déjà en service réfutant toute situation de délaissement total de ces derniers dont certains attendent leur affectation selon ses dires. Sur la question des licences d'importation il dira que ces dernières «ont pour objectif de protéger le produit national, le consommateur et la balance commerciale du pays sans pour autant affecter les besoins du marché national, les entités de production ou encore remettre en cause les engagements de l'Algérie envers ses partenaires étrangers tels que l'Union européenne et les pays arabes avec lesquels nous avons des accords d'échanges».