Spectacles - C'est dans une ambiance jazzy, haut en couleur et riche en sonorités, à la croisée des imaginaires et des influences que la 9e édition du Festival international de musique diwane s'est ouvert dans la soirée de jeudi. L'événement a eu lieu au nouvel Opéra d'Alger Boualem-Bessaih. C'est Omar Sosa qui, en présence d'un public nombreux, a ouvert le bal, avec son quartet «Afrocubano», invitant l'assistance à vibrer aux rythmes d'une musique éclectique, combinant dans un habile geste créatif des sons puisés dans la culture africaine et d'autres inspirés de l'héritage cubain, un legs pluriel et varié. Donc, Omar Sosa, fortement salué par la critique, jouissant ainsi d'une grande notoriété à l'échelle internationale, a gratifié le public d'une performance musicale démonstrative, pleine d'imagination, un spectacle ayant du style et du caractère. Il a proposé (à l'assistance) avec beaucoup de générosité un univers musical hybride, à mi-chemin entre jazz et world music. Connu pour son métissage de divers genres musicaux avec les racines afro-cubaines du jazz, Omar Sosa a permis à tous les présents, et ce, l'instant d'une représentation, de découvrir une nouvelle expérience musicale intitulée «Ilé» (foyer) pour lequel il est accompagné d'un batteur, d'un saxophoniste et d'un bassiste alors qu'il assure lui-même le piano et les key boards. C'est ainsi que le quarter a enchaîné, avec une maitrise musicale avérée, des ballades de jazz subtile, des compositions plus rythmées inspirées de certaines musiques festives cubaines. Plus tôt dans la soirée, le groupe «Jil Diwan El- Kedoussi», lauréat du premier prix du 10e Festival national de musique diwan tenu à Béchar en 2016, avait ouvert cette soirée par un répertoire de diwan et de musique gnawa en mettant un accent particulier sur l'aspect chorégraphique et le jeu de gourmbi. C'est avec beaucoup d'assurance et de fluidité dans le geste que la jeune troupe de Kenadsa a réussi à faire adhérer le public à sa prestation, le subjuguant et l'invitant à immerger dans un monde musical qui lui est propre. Plus tard, à la fin de la soirée, «Jil Diwan El- Kedoussi» a rejoint le quartet pour une petite expérience de fusion qui a naturellement trouvé une voie harmonieuse de par les similitudes rythmiques entre les deux styles. Dans la soirée de vendredi, le public algérois était convié à découvrir un univers musical fait de soul, de jazz, de rock et de musiques africaines à la faveur d'un concert animé par le groupe français «Free River». Ce dernier, fruit d'une rencontre entre la chanteuse, française d'origine centrafricaine, Emma Lamadji, et le guitariste Matia Levréro, a proposé une musique instinctive structurée principalement autour de la performance vocale de son leader. Le public a donc découvert le répertoire riche et varié de «Free River», un registre comprenant de la soul, du gospel, du jazz ou du rock, le tout enrichi, émaillé de mélodies purement et authentiquement africaines, joliment orchestrées par le marimba (instrument musical). Plus tôt dans la soirée, la troupe «Maâllem Fayçal Soudani», qui avait décroché le deuxième prix du 10e Festival national de musique diwan tenu à Béchar en 2016, a présenté un répertoire diwan rarement joué sur scène. Après une prestation marquée par la maîtrise instrumentale et la voix au timbre typiquement sahélien du maâllem, le groupe est tombé dans l'animation en jouant des morceaux rythmés sans rapport avec le style musical. En fin de spectacle, les deux troupes ont partagé la scène pour un moment de fusion et d'improvisation qui a donné une juxtaposition de morceaux diwan et de mélodies à la guitare électrique produisant un son saturé par la puissance de la batterie, de la basse, de la guitare, du goumbri et du jambé.