Réjouissance A l?approche des fêtes de fin d'année, les trois amis s'apprêtent à prendre un congé. Le travail à la base pétrolière est harassant mais c?est un plaisir, le soir, de se retrouver, avec les amis, à la cafétéria. Omar, Mohamed et Toufik se connaissent depuis des années : à Alger, leur ville d'origine, ils se fréquentaient déjà, et Omar, le premier à travailler au Sud, a entraîné les deux autres. «Ce n'est pas aussi insupportable qu'on le dit, et on y gagne beaucoup d'argent !» Ils sont partis pour l'argent, mais le pays leur a plu et ils y sont restés. Comme tous ceux qui travaillent dans le Sud, les trois garçons bénéficient de congés périodiques qu'ils s'arrangent à prendre en même temps. Ils retournent chez eux pour voir leur famille, mais parfois ils font des escapades, s'amusant à découvrir les environs de la base. A l'approche des fêtes de fin d'année, ils s'apprêtent justement à prendre un congé. «Il est temps de réserver les billets d'avion, dit Omar. ? C'est vrai, dit Toufik, ce sera le rush pour le nord !» Mohamed, lui, ne dit rien, il a le regard perdu. Omar le pousse du coude. «Tu ne dis rien, toi ? ? Je vous écoute parler ! ? Tu rêvais plutôt ! Toufik rit. ? Toi, je n'ai pas l'impression que cela te passionne de retourner à Alger. Mohamed sourit. ? J'ai vu juste ?, demande Mohamed. ? Pour dire vrai, oui ! ? Quoi ! Tu ne veux pas revoir tes parents ? Réveillonner ? ? Si, bien sûr, mais je crois qu'on peut faire mieux ici ! ? Quoi ! s'écrie Omar, tu penses réveillonner ici ? ? Qui te dit que je veux rester à la base ? ? Où veux-tu alors te rendre ? ? Mais dans le désert ! Son regard se fait rêveur. ? Vous ne rêvez pas, vous, de faire une randonnée dans le désert, à Djanet par exemple ? Il paraît que c'est d'une beauté à vous couper le souffle. On pourrait voir les peintures rupestres, bivouaquer dans le désert? Cela nous changerait d'Alger et de sa pollution ! Toufik hoche la tête. ? C'est vrai, on pourrait emprunter une voiture tout-terrains, prendre des vivres, et à nous l'aventure ! Pour une fois, ça nous changerait de la capitale ! ? Tu connais la route, toi ? demande Omar. ? Djanet, ce n'est pas aussi loin que cela. Omar réfléchit un moment. ? Moi, je marche, et toi ? ? Moi aussi», dit Toufik. Toufik sourit. Il a gagné la partie ! (à suivre...)