Résumé de la 1re partie Alors que Hocine parle, le passager, lui, se contente d?admirer la nature et ne répond toujours pas? La voiture continuait sa route dans la nuit tombante. Hocine, face au mutisme de l?auto-stoppeur, essaya de ne plus songer à lui. A vrai dire, il avait, quant à lui, des préoccupations autrement plus importantes qu?un vague soupçon au sujet d?un étudiant qui faisait de l?auto-stop. Combien il se trompait ! En effet, aussi bien sur le plan professionnel que conjugal, rien n?allait plus comme avant. Comme les choses changent vite ! Le temps passe et, avant qu?on s?en soit même rendu compte, tout change, rien n?est plus pareil. Rien. Pourquoi la vie ne pouvait-elle plus être comme autrefois ? Pourquoi son associé, Malek, n?était-il pas satisfait du résultat auquel ils étaient arrivés ? Pourquoi voulait-il et prenait-il tout ? Y compris sa femme ? Quelle différence avec l?époque où ils s?aimaient comme les meilleurs amis du monde ! Soudain, rien ne restait du passé. Même Malika lui a échappé... C?est une évidence : elle le trompe avec Malek, son associé et ami d?enfance. Aveuglée par l?argent, les belles voitures, elle réclamait toujours plus et Malek donnait ce «plus», voilà tout... D?un revers de main, elle a balayé leur amour. Il songeait souvent à cette nuit où, fou de rage, il s?était révolté contre Malek : «Je me demande comment tu peux me faire ça ? ? Te faire quoi ? ? Ne me prends pas pour un idiot ! Je sais bien que tu rôdes autour de ma femme ! ? C?est peut-être elle qui me rôde autour !» Cette seule phrase a brisé Hocine. Elle lui a aussi ouvert les yeux ! Comme ils traversaient un coin éclairé, l?auto-stoppeur parut à Hocine beaucoup moins sinistre, sombre... Hocine jeta un coup d??il à la pendule du tableau de bord : 20 heures. Ils ne seraient à Alger que dans deux heures. Il lui fallait quelqu?un pour bavarder. Il regarda du côté de l?auto-stoppeur en souriant : «En somme, quelle branche avez-vous choisie ? Quelle matière ?» L?inconnu se redressa lentement et repoussa sa casquette sur le haut de sa tête. «Pas décidé encore», répondit-il. Un petit frisson parcourut l?échine de Hocine. Maintenant il était sûr, il y avait quelque chose de faux dans ce garçon. On n?entre pas à la fac sans savoir pourquoi ni quoi faire. «Il ment !», pensa Hocine. C?est un jeune homme louche. Son malaise s?accentua. Et si c?était un coup monté par son associé ? Malek était capable du pire ! Le froid s?installa et peu à peu gagna tout son corps. Avait-il trop d?imagination ? Son malaise venait-il seulement de sa culpabilité et de sa peur ? (à suivre...)