Retard - Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a affiché, hier mardi à Djelfa, son mécontentement. En effet, lors d'une visite d'inspection, il a appris la non-ouverture et la non-exploitation de l'abattoir régional des viandes rouges de Hassi-Bahbah, comme prévu. Il a appelé le promoteur du projet, l'Algérienne des viandes rouges (Alviar), à «assumer ses responsabilités et trouver des solutions à cet acquis économique d'importance, auquel l'Etat a consacré des milliards en vue de le rendre réellement opérationnel, car c'est véritablement un projet bénéfique et pour la filière et pour toute la région», a-t-il assuré. Après s'être interrogé sur le nombre de postes de travail susceptibles d'être générés par ce projet, estimé par les responsables à 115 postes, M. Bouazghi a tenu à relever que son «mécontentement ne concerne pas seulement l'abattoir de Hassi-Bahbah, mais concerne également les deux autres complexes similaires dans l'est et l'ouest du pays», sommant ses responsables de trouver des solutions pour le rendre opérationnel. Il faut savoir que le méga complexe d'abattage en construction à Hassi-Bahbah devait être opérationnel début 2015. S'étalant sur une superficie globale de 15 hectares au cœur de la wilaya de Djelfa, une région steppique à vocation agro-pastorale et connue notamment pour l'élevage ovin, ce complexe devait produire 16 800 tonnes de viande rouge par an. Le projet a fait l'objet de nombreux essais techniques et le complexe fait partie des trois unités que l'Etat compte réaliser pour une production totale de 40 800 tonnes, soit 1,5 million de têtes d'ovins et 60 000 têtes de bovins. Celui de Hassi-Bahbah pourra traiter 600 000 ovins et 24 000 bovins. Les deux autres complexes auront une capacité de 12 000 tonnes chacun et sont implantés à Aïn M'lila (Oum El-Bouaghi) et à Bougtob (El-Bayadh) et devaient être eux aussi finalisés en 2016. Ces projets sont implantés également dans des régions steppiques des Hauts-Plateaux connues pour l'activité d'élevage et qui comptent plus de 18 millions de têtes d'ovins. A ces projets, s'ajoute la réhabilitation de l'abattoir d'Annaba finalisée à 80% actuellement. Outre l'augmentation de la production nationale, ces complexes seront l'un des maillons forts de l'industrialisation de la filière des viandes rouges qui manque d'organisation et fait face à une forte spéculation sur les prix. Le challenge serait d'augmenter la production nationale et d'influer sur les prix en réduisant les spéculateurs», ont indiqué les responsables. La réalisation de ces complexes fait partie d'un vaste programme d'investissement dépassant 62 milliards de dinars. Il s'agit, outre ces complexes d'abattage, de la réhabilitation de l'outil de production avicole, soit 24 unités de production d'aliment du bétail, de 13 abattoirs, de 8 couvoirs et de 250 centres d'élevage datant des années 1980. Le programme d'investissement de Proda porte aussi sur l'entreposage frigorifique.