Réactions - Donald Trump a estimé hier que discuter avec la Corée du Nord n'était «pas la solution», au lendemain d'un nouveau tir de missile nord-coréen largement condamné et après la menace de futurs exercices balistiques vers le Pacifique. Le survol du Japon par un Hwasong-12 de portée intermédiaire a constitué une nouvelle escalade dans la crise nord-coréenne, alors que les tensions étaient déjà très vives après deux tirs par Pyongyang de missiles balistiques intercontinentaux qui semblent mettre une bonne partie du continent américain à sa portée. Le président américain a menacé de déchaîner le «feu et la colère» sur le Nord, qui a promis en retour une salve de missiles à proximité de Guam, territoire américain du Pacifique. Ces derniers jours, l'heure était toutefois à une certaine désescalade, Washington ouvrant la porte à un futur dialogue. Même après le dernier tir, Donald Trump a d'abord averti mardi sur un ton plus diplomatique que «toutes les options» étaient sur la table. Mais mercredi, il a laissé entendre, dans un tweet ambigu, que la recherche d'une solution diplomatique était vouée à l'échec. «Depuis 25 ans, les Etats-Unis discutent avec la Corée du Nord et la paie, victimes d'un chantage. Discuter n'est pas la solution!», a-t-il écrit. Des propos rapidement tempérés par son ministre de la Défense Jim Mattis. «Nous ne sommes jamais à court de solutions diplomatiques», a-t-il assuré. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a annoncé «davantage d'exercices de tirs de missiles balistiques à l'avenir avec le Pacifique pour cible», rapporte mercredi l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Celui de mardi a été «un prélude important pour contenir Guam, base avancée de l'invasion», a-t-il dit, et un «lever de rideau» avant des «contre-mesures résolues» face aux manœuvres militaires communes menées actuellement par les armées américaine et sud-coréenne en Corée du Sud. Pyongyang considère ces exercices militaires réguliers comme la répétition générale d'une invasion. Le Rodong Sinmun, organe du parti unique au pouvoir en Corée du Nord, a reproduit une vingtaine de photos de l'essai balistique, dont une montrant Kim Jong-Un hilare entouré de ses conseillers, une carte du nord-ouest du Pacifique posée sur son bureau. Un autre cliché le montre observant le missile tiré de Sunan, près de Pyongyang. L'engin a parcouru 2 700 kilomètres à une altitude maximum d'environ 550 km avant de s'abîmer dans le Pacifique. «Les Etats-Unis sont pleinement responsables de l'escalade», a déclaré un représentant nord-coréen auprès de l'ONU à Genève, Ju Yong Chol. Le nouveau tir était «un avertissement puissant aux Etats-Unis», et la Corée du Nord va «aller de l'avant avec son action déterminée», a-t-il prévenu. C'est la première fois que le régime nord-coréen déclare avoir envoyé un missile au-dessus du Japon. Deux projectiles avaient déjà survolé l'archipel en 1998 et 2009. Pyongyang les avait présentés comme des engins civils destinés au lancement de satellites, alors que Washington, Séoul et Tokyo y avaient déjà vu des essais déguisés de missiles à usage militaire. Des millions d'habitants du nord du Japon, qui n'ont pas cédé à la panique, avaient reçu au réveil par texto un message d'alerte du gouvernement tandis que les sirènes retentissaient : «Tir de missile. Veuillez vous abriter!».