Rendez-vous - La 7e édition du Festival LatinArab constitue l'événement latino-américain référentiel en coopération culturelle et audiovisuelle Sur-Sur qui réunit les industries cinématographiques latino-américaines et arabes sur la même scène. L'Algérie est le pays invité de la 7e édition du Festival international de Cine Latino Árabe «LatinArab». «En attendant les hirondelles», un long métrage signé Karim Moussaoui qui a percé dans la sélection officielle de Cannes, sera en compétition au 7e Festival international du cinéma latino-arabe «LatinArab» prévu du 4 au 13 septembre 2017 à Buenos Aires (Argentine). Le film, certes une fiction mais inspirée du vécu, raconte la réalité de l'Algérie d'aujourd'hui à travers trois histoires : celle du promoteur immobilier Mourad, de la jeune fille Aïcha et celle du passé lourd du neurologue Dahman. Contrairement à ce que l'on croit, le film ne raconte pas le printemps arabe. Et à ce propos, le réalisateur se défend lors d'un entretien accordé à RFI. «Je parle du printemps des individus, peut-être d'un pays, en attendant que de meilleurs jours arrivent, que des choses soient un peu meilleures. Donc, je raconte ce qui se passe, le cheminement des individus au sein d'une société. Un cheminement naturel que je considère comme nécessaire. C'est une étape dans la vie de tout le monde pour évoluer. Au final, il s'agit de l'évolution d'un pays, d'un territoire».Epousant la structure du road movie, Moussaoui invite le regard à «un voyage topographique et politique en Algérie où l'on traverse les villes, banlieues, déserts et villages, les classes sociales, les us et cultures (traditionnelles ou modernes) et les générations». Et force est de relever que partout, d'une scène à l'autre, d'un bout à l'autre du film le même constat : ça va mal, mais on s'accroche. Que les difficultés soient d'ordre économique, affectif ou existentiel, chacun oscille entre la résignation et le combat. Moussaoui pose sur ses personnages «un regard précis, patient, emphatique et élégiaque, marqué par une belle attention portée aux acteurs, aux lieux, aux silences parlants et aux justes durées». Son style, selon la critique, manque peut-être un brin d'originalité et de tranchant, mais ce «classicisme» tranquille légèrement infusé par l'inquiétude de la modernité procure au spectateur un beau mélange d'émotion et de méditation. Outre «En attendant les hirondelles», «Kindil el Bahr» (la méduse), un court-métrage du réalisateur Damien Ounouri et «Nwelli» (je reviendrai), un documentaire du réalisateur Amine Mohamed Kabbes, sont en compétition au 7e Festival international du cinéma latino-arabe «LatinArab». D'autres films algériens seront projetés hors compétition à l'instar de «Chroniques de mon village» (2016) de Karim Traïdia, du documentaire «Fidaï» (2012) de Damien Ounouri, du court métrage «Les jours d'avant» (2013) de Karim Moussaoui et de «Mascarades» (2008) de Lyes Salem. Une conférence consacrée au cinéma algérien est prévue lors de cette édition du festival. Organisé depuis 2011 par Cine Fertil, le Festival international du cinéma latino-arabe fait connaître la production cinématographique et culturelle arabe dans les pays d'Amérique latine.