Nouveau - Le gouvernement séparatiste de Catalogne a présenté son nouveau Trésor public qui aura les capacités nécessaires pour prélever l'impôt dans un éventuel Etat indépendant. L'annonce intervient moins de quatre semaines avant le référendum sur l'indépendance de la région que le gouvernement catalan veut organiser coûte que coûte le 1er octobre prochain, en dépit de son interdiction par la Cour constitutionnelle à Madrid. «Aujourd'hui, nous mettons en place les structures nécessaires pour que la Catalogne soit prête à rendre possible la volonté que les Catalans exprimeront lors du référendum», a déclaré hier lundi le président régional, l'indépendantiste Carles Puigdemont. En cas de victoire du «oui» au référendum, les séparatistes promettent de faire sécession. Et ils ont prévu pour cela la mise en place d'une administration fiscale, d'une sécurité sociale, d'une diplomatie propres... En principe, les indépendantistes majoritaires au Parlement régional devraient soumettre au vote dès mercredi prochain la loi organisant le référendum. Le gouvernement régional pourrait ensuite signer, collectivement, le décret de convocation de la consultation. Pour le lancement de ce référendum interdit, ses organisateurs s'exposent à des poursuites et à une suspension de leurs fonctions. Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a dénoncé «l'escroquerie à la démocratie» que représenterait selon lui l'adoption de la loi organisant le référendum, qui se ferait sans débats au Parlement catalan pour éviter l'obstruction de l'opposition catalane. Au nom de «l'unité de l'Espagne», le gouvernement conservateur de Rajoy est décidé à empêcher le scrutin, même s'il n'abat pas ses cartes sur sa stratégie. «Je ne vais pas dire à Puigdemont ce que je vais faire pour lui retirer les urnes», a déclaré hier lundi la vice-présidente du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria. «Tous les scénarios sont prévus», a-t-elle lancé. «Malgré les menaces, les dénonciations et les dossiers judiciaires, nous sommes allés de l'avant et nous n'allons pas reculer précisément maintenant alors que nous touchons presque au but», a répondu Puigdemont lors d'une rencontre avec la presse internationale. Le Trésor catalan ne prélevait jusque-là que 5% des impôts en Catalogne, le reste étant ponctionné directement par l'administration centrale, qui redistribue ensuite ces fonds à l'ensemble des régions espagnoles. Mais depuis l'arrivée au pouvoir en Catalogne de Carles Puigdemont, début 2016, le Trésor catalan s'est renforcé : il dispose désormais de 800 employés (contre 321 auparavant) et 32 trésoreries (contre quatre auparavant). Dans un communiqué, le ministère espagnol des Finances a rappelé hier lundi que le contribuable qui paierait ses impôts à une administration autre que celle qui est compétente s'exposerait à «des sanctions», et que les dettes seraient considérées comme «non payées».