La chienne jappa qu?elle voulait d?abord avoir une caresse. Dame perdrix s?en alla, à tire d?aile, voir Monsieur le vent Pour lui dire : «Mon cher zéphyr, veux-tu venir caresser la chienne du château Qui me donnera l?un de ses chiots Que j?amènerai au colon Qui me laissera prendre de son grand jardin, Une grappe de raisin si bon Que j?offrirai au renard malin Qui ira ensuite contre le tronc du mûrier frotter son dos Afin de faire tomber l?un de ses fruits Que j?offrirai au petit corbeau Qui fait le beau, en gardant mes ?ufs, bien au chaud Me permettant, ainsi, d?aller boire une gorgée d?eau ?» «Mon petit oiseau, dit monsieur le vent, demande à la pluie jolie de ne pas venir me couper la voix En déversant ses eaux sur moi !» Dame perdrix, à tire d?aile s?en alla voir petit nuage pour lui dire : «Beau nuage de coton blanc, ne veux-tu pas retenir tes eaux juste un instant Le temps que le vent caresse la chienne du château Qui me donnera l?un de ses chiots Que je mènerai au colon Qui me laissera prendre de son grand jardin Une grappe de raisin si bon Que j?offrirai au renard malin Qui ira ensuite contre le tronc du mûrier frotter son dos Afin de lui faire tomber l?un de ses fruits, Que j?offrirai au petit corbeau Qui fait le beau, en gardant mes ?ufs bien au chaud, Me permettant ainsi d?aller boire une gorgée d?eau ?» «Petite perdrix, s?écria le nuage, Je pourrai garder mes gouttelettes d?eau, À condition que ne vienne pas me chatouiller ce coquin de corbeau !» Dame perdrix, heureuse s?exclama : «Le corbeau ne viendra pas te chatouiller Il est trop occupé à faire le beau, En gardant mes ?ufs bien au chaud !» Le gros nuage répondit en soupirant : «Dépêche toi petite perdrix, allons ! Je vais tenter de retenir, à mon corps défendant, Mes gouttelettes d?eau, pour un temps.» Pour cela, de ses deux petits bras bien blancs, Il ceintura très fort, son ventre bedonnant Ainsi, le nuage attendit que le vent caresse la chienne Qui permit de prendre l?un de ses chiots Qui fut mené au colon pour garder son jardin D?où il fut cueilli une belle grappe de raisin Qu?on offrit au renard malin Qui s?en alla câlin, frotter son dos Sur le tronc du mûrier Qui laissa tomber une pluie de fruits. Il faisait depuis longtemps bien nuit, Quand la perdrix ramena, enfin une mûre au petit corbeau Qui depuis ce matin, d?ennui, s?était simplement endormi En couvant les ?ufs de la pauvre petite perdrix.