Malgatta (1), la chatte, déroba un matin le lait de sa maîtresse, Ma Sissi. Celle-ci s?emporta et tira sur la queue de la chatte jusqu?à la lui arracher. «Ma Sissi, rends-moi ma petite queue, afin que j?aille à la fête danser !» demanda un jour Malgatta. «Tu ne reprendras ta queue, menaça Ma Sissi en colère, que lorsque tu m?auras rendu le lait que tu m?as volé !» Malgatta très vite, courut chez Ma petite-vache. Pour lui demander un peu de lait. Cette dernière lui répondit : «Je ne te donnerai du lait que lorsque tu m?apporteras une belle touffe d?herbe bien verte !». Malgatta très vite, alla voir la forêt et la supplia : «Belle forêt, permets-moi de prendre un peu de ton herbe Que j?offrirai à Ma petite-vache Qui me donnera à son tour de son lait Que je rendrai à Ma Sissi Qui me redonnera, elle aussi, ma petite queue : Alors, j?irai, guillerette, danser à la fête !». «Je ne te laisserai prendre de mon herbe Que lorsque tu me donneras à boire !», répliqua la forêt assoiffée. Malgatta très vite, se rendit à la fontaine : «Jolie fontaine, permets-moi de puiser un peu de ton eau claire Pour arroser la forêt assoiffée Qui me laissera prendre un peu de son herbe Que je ferai brouter à Ma petite-vache Qui me donnera, à son tour, de son lait Que je rendrai à Ma Sissi Qui me redonnera, elle aussi, ma petite queue : Alors j?irai, guillerette, danser à la fête !» «Je ne te permettrai de prendre de mon eau, Murmura Dame fontaine, Que si les musiciens viennent me faire la sérénade !» Malgatta très vite, alla chercher au village les musiciens et leur demanda : «Venez donner la sérénade à Dame fontaine, Je vous en prie, afin qu?elle me laisse puiser Un peu de son eau avec laquelle j?arroserai la forêt assoiffée Qui me laissera prendre un peu de son herbe Que je ferai brouter à Ma petite-vache Qui me donnera à son tour du lait Que je rendrai à Ma Sissi Qui me redonnera, elle aussi, ma petite queue Alors, j?irai, guillerette, danser à la fête !» «Nous ne pouvons pas donner de sérénade à Dame fontaine, Nos instruments sont désaccordés», répondirent les musiciens désolés. Malgatta très vite, courut chez le luthier Pour le supplier : «Venez vite, je vous en conjure, Arrangez les instruments des musiciens. Ainsi ils pourront donner la sérénade à Dame fontaine, Qui me laissera puiser un peu de son eau. Avec laquelle j?arroserai la forêt assoiffée, Qui me laissera prendre un peu de son herbe, Que je ferai brouter à Ma petite-vache, Qui me donnera à son tour de son lait, Que je rendrai à Ma Sissi Qui me redonnera, elle aussi, ma petite queue : Alors, j?irai, guilleret, danser à la fête !», Le luthier, amusé par la longue quête de la pauvre bête, Accorda, tout simplement, les instruments, Les musiciens, heureux, purent enfin, Donner la sérénade à Dame fontaine, Qui laissa Malgatta prendre un peu de son eau, Avec laquelle elle arrosa la forêt assoiffée, La forêt offrit une belle touffe d?herbe à Ma petite-vache, Qui céda, à son tour, du bon lait crémeux et mousseux Que Malgatta s?empressa de donner à sa maîtresse, Alors, Ma Sissi rendit enfin à la petite chatte sa queue. Et ainsi Malgatta satisfaite. S?en alla, guillerette, danser à la fête ! (1) Malgatta ou mère chatte