Résumé de la 5e partie n La sœur a mangé l'omelette préparée par la belle-sœur. Les œufs sont ceux de serpents qui éclosent dans son ventre et y remuent. Ravie, sa belle-sœur va trouver Aubépin pour lui annoncer que sa sœur est enceinte… Le cavalier s'éloigna. Peu de temps après en parut un autre, qui posa les mêmes questions à la jeune fille. Elle lui fit les mêmes réponses. La nuit maintenant était noire et il était temps de rentrer. Quand le troisième passa, la sœur d'Aubépin sursauta : elle percevait à peine la silhouette dans l'obscurité. — Qui que tu sois, dit-il, dis-moi qui tu es. — Une créature comme toi. — Et que fais-tu si tard au milieu des bois ? — Tu le vois bien, je coupe du bois. — Seule ? — Je ne suis pas seule : mon frère et sa femme sont ici près de moi, qui coupent du bois eux aussi, pour notre provision d'hiver. Ne les entends-tu pas ? — Malheureuse ! Il n'y a personne près de toi, qu'une chienne qui jappe, attachée à un tronc d'arbre. Je suis le dernier homme qui passe aujourd'hui sur ce chemin. La jeune fille cette fois eut peur. Elle appela encore une fois : «Aubépin ! Aubépin !» mais seul l'écho de sa voix lui revint, amplifié par le silence de la nuit et mêlé aux aboiements affolés de la chienne et aux chocs sourds de la cognée d'Aubépin sur les souches. Elle pria le cavalier de la suivre dans la clairière où son frère devait se trouver. Ils y allèrent, mais, à l'endroit où elle l'avait laissé, il n'y avait personne... que la chienne, qui tirait frénétiquement sur sa laisse, et, pendus aux branches d'un arbre, le maillet et la calebasse que le vent entrechoquait, et... elle comprit. Aubépin et sa femme l'avaient abandonnée dans les bois. Tout cela était un stratagème, qu'ils avaient imaginé pour se débarrasser d'elle. Ils avaient attaché la chienne au tronc de l'arbre exprès, exprès ils avaient pendu le maillet et la calebasse au vent de la forêt : ce qu'elle prenait pour des bruits de cognée, c'était le choc des deux, quand la bise les agitait. — Je suis perdue, dit-elle. — Si tu veux, dit le cavalier, tu passeras cette nuit dans ma maison. Demain, quand il fera jour, tu iras où bon te semblera. La jeune fille pensa que, dans son malheur, c'était encore une chance pour elle que le cavalier voulut bien la recueillir pour la nuit, et elle monta en croupe derrière lui. Quand ils arrivèrent, elle descendit et l'homme vit que la femme qu'il venait de sauver des bois était d'une beauté merveilleuse. Il lui fit raconter son histoire. Elle redit tout, depuis le jour lointain où, jouant avec un perdreau, elle l'avait laissé s'envoler — Les œufs de serpent, dit-elle, ont éclos dans mon ventre. Mon frère me croit enceinte et, pour cela, il m'a menée me perdre dans les bois. C'est là que vous m'avez trouvée. Le cavalier était à la fois touché et intrigué. Comme il était peu probable que la femme voulut retourner dans son pays, après ce qui venait de lui arriver, il aurait voulu l'épouser, mais il fallait d'abord la débarrasser des serpents qui vivaient dans son ventre et il ne savait comment s'y prendre. Aussi alla-t-il consulter le sage du village. (à suivre...)