Enjeux - nécessité de réviser la loi du secteur des hydrocarbures qui connaît de grands changements dans le monde obligeant l'Algérie à se mettre au diapason. Pour le Premier ministre, il est temps pour que l'Algérie révise sa loi sur les hydrocarbures afin d'encourager la venue de nouveaux investisseurs et d'améliorer les recettes du pays. « Une relecture de cette loi est nécessaire en fonction des défis actuels dans le domaine de l'énergie », a-t-il souligné. Dans une déclaration en marge de l'inauguration de deux méthaniers à l'Est d'Oran, Ouyahia a indiqué hier dimanche que nombre d'investisseurs étrangers intéressés par le secteur des hydrocarbures en Algérie se sont présentés à des appels d'offres mais se sont retirés trouvant que la loi actuelle sur les hydrocarbures n'accordait pas les facilités voulues. «Cette loi doit être attractive, surtout que le marché international a beaucoup changé», a déclaré le Premier ministre. Au passage, il a cité l'exemple des Etats-Unis d'Amérique, l'un des clients du gaz algérien qui a réalisé une autosuffisance en exploitant le gaz de schiste et du Qatar qui a trouvé une voie vers le marché européen et du Mozambique qui a découvert un immense gisement de gaz naturel. Ouyahia a dans ce sillage insisté sur la nécessité d'investir dans le domaine du gaz de schiste. «Nous estimons que Sonatrach dispose de capacités nécessaires pour expliquer aux Algériens qu'il ne s'agit pas là d'une démarche aventurière mais d'une option visant à garantir l'avenir en matière énergétique», a expliqué le Premier ministre. Il a considéré que les potentialités de Sonatrach permettent d'être optimistes quant aux perspectives d'avenir pour le secteur des énergies. «C'est un message d'espoir au peuple algérien, notamment en cette période difficile marquée par une fluctuation des cours du pétrole sur les marchés internationaux», a-t-il indiqué. Il est temps pour que Sonatrach exploite toutes ses énergies au service de l'entreprise et du pays, a-t-il recommandé aux responsables du groupe pétrolier national. Au total 26 nouveaux gisements de pétrole et de gaz ont été découverts en 2017 dans le Nord et le Sud du pays, a annoncé Ouyahia. «Ces découvertes ont été faites par les équipes de Sonatrach durant la période allant de janvier à fin septembre 2017. Ces nouveaux gisements représentent des réserves estimées à 130 millions tonnes équivalent pétrole (TEP)», a précisé le Directeur de la planification du Groupe pétrolier national. Sonatrach prévoit plus de 30 nouvelles découvertes avant fin 2017 alors que, durant toute l'année dernière, 30 découvertes ont été réalisées, a rappelé le même responsable. Pour répondre à ses besoins nationaux et à l'exportation, l'Algérie a besoin d'une production annuelle de 190 millions TEP, a-t-il ajouté. «Les importations des carburants nous reviennent très chères et la dépréciation de la valeur du dinar rend la situation encore difficile. Il est donc nécessaire d'intensifier les efforts pour augmenter la production des carburants», a-t-il souligné. A.B Un virage ? l Ainsi l'Algérie encourage désormais les investissements dans les hydrocarbures non conventionnels, a annoncé le premier ministre Ahmed Ouyahia, ajoutant que l'exploitation des hydrocarbures de schiste "ne signifie ni l'ouverture de la porte de l'enfer, ni aller à l'aventure. Bien au contraire, elle va garantir la poursuite de la promotion des revenus nationaux dans le domaine de l'énergie". Ce revirement intervient quelques mois après la déclaration de l'ex ministre de l'Energie et des Mines qui avait indiqué fin avril dernier que « l'Algérie n'a pas besoin pour le moment d'exploiter le gaz de schiste que recèle le sous-sol du pays?». Ces assurances visaient à calmer les populations du sud qui tout au long de l'année 2015 ont manifesté par des grèves successives, d'abord à In Salah avant de gagner les communes voisines et finalement tout le Sud. Au-delà des périls que fait peser la fracturation hydraulique sur l'environnement, avec des risques sérieux de contamination des sols et des nappes phréatiques, les opposants à l'exploitation du gaz de schiste s'alarmaient des quantités d'eau colossales requises par cette technique, dans des régions en situation de stress hydrique permanent.