Offensive - Les combats contre le groupe Etat islamique (EI) à Raqa approchent de leur "dernière semaine" selon l'alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington qui assiège les jihadistes dans le dernier réduit de leur ex "capitale" syrienne. La perte totale de Raqa, où l'EI est présent depuis plus de trois ans, marquerait une étape majeure dans le déclin territorial de l'organisation ultraradicale, qui accumule les défaites depuis plusieurs mois en Irak et en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont entrées début juin dans la ville du nord syrien, transformée par l'EI en un laboratoire du "califat" qu'il avait autoproclamé en 2014. Cette alliance de combattants kurdes et arabes a progressivement reconquis 90% de Raqa, grâce notamment à l'appui des frappes aériennes d'une coalition internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis. "La bataille de Raqa est proche de sa phase finale. 75 frappes aériennes de la coalition ces dernières 48 heures ont préparé le terrain à l'assaut des FDS sur les derniers jihadistes", a indiqué lundi sur Twitter l'émissaire américain auprès de cette coalition. "Les FDS avancent pièce par pièce dans les bâtiments du centre-ville. (...) Elles ont nettoyé près de 100 pâtés de maisons la semaine dernière", a ajouté Brett McGurk. La progression des FDS vers le réduit des jihadistes se fait actuellement sur deux axes, depuis le nord et l'est, selon Rojda Felat, qui dirige l'offensive. "Si ces deux fronts se rejoignent, on pourra dire que nous sommes entrés dans la dernière semaine" de bataille, a-t-elle indiqué dimanche. Les jihadistes utilisent des tireurs embusqués et des kamikazes pour entraver l'avancée des FDS, a-t-elle ajouté. Les combattants de l'EI sont retranchés dans l'hôpital de Raqa, un stade de football et des quartiers résidentiels aux alentours. "Il y a eu des combats sporadiques aujourd'hui (lundi) autour de l'hôpital et du stade. Mais il n'y a pas eu d'avancée notable ou tangible, les opérations se poursuivent", d'après Mustefa Bali, responsable des médias pour les FDS. "Quand nous en aurons fini avec le secteur au nord du stade, nous pourrons l'attaquer et atteindre Al-Naïm", expliquait dimanche Ali Sher, un commandant des Unités de protection du peuple kurde (YPG), principale composante des FDS, en évoquant un carrefour où les jihadistes tenaient leurs exécutions publiques. "Ensuite, il ne restera que l'hôpital". Cet hôpital a été transformé par les jihadistes en une base militaire "lourdement fortifiée", selon le porte-parole de la coalition internationale, le colonel américain Ryan Dillon. Les conseillers de la coalition qui assistent les FDS pourraient épauler les combattants en vue d'une offensive contre l'hôpital, sans que "des unités de la coalition ne participent pleinement à l'assaut", a-t-il précisé. Des dizaines de milliers de civils ont fui Raqa et les combats depuis l'entrée des FDS dans la ville, mais quelque 8.000 seraient encore pris au piège à Raqa selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU. Et l'EI en utiliserait comme boucliers humains.