La conseillère du président Bachar al-Assad, Bouthaina Chaabane, a prévenu que le régime allait combattre «les FDS, l'EI ou toute force étrangère illégitime présente sur le territoire».«Les FDS tentent, sous les ordres des Américains, de parvenir aux régions pétrolières pour les contrôler. Ils n'y parviendront pas.» Une force syrienne antijihadiste soutenue par les Etats-Unis a accusé hier l'aviation russe d'avoir bombardé ses combattants dans l'est de la Syrie. C'est la première fois que les Forces démocratiques syriennes (FDS) disent avoir été la cible de raids aériens de la Russie, alliée du régime syrien dans le conflit, même si au cours des mois précédents ils ont tenté de pointer du doigt l'aviation russe pour distiller le doute. Moscou a démenti ces accusations. «Ce n'est pas possible. Pourquoi les bombarderions-nous?», a dit le porte-parole Igor Konashenkov, sur la base militaire russe de Hmeimim, dans l'ouest de la Syrie. Les FDS avaient accusé en juin l'armée de l'air syrienne de les avoir bombardées dans la province de Raqa. Dans cette guerre complexe aux multiples protagonistes, les forces soutenues par les Russes et celles soutenues par les Etats-Unis mènent des offensives distinctes pour chasser le groupe jihadiste Etat islamique (EI) de Deir Ezzor, la dernière province qu'il contrôle quasi totalement en Syrie. L'offensive des forces syriennes et de leurs alliés se concentre sur la ville même de Deir Ezzor, située dans l'ouest de la province pétrolière éponyme. Celle des FDS, une alliance de combattants arabes et kurdes appuyée par l'aviation américaine, vise à chasser les jihadistes de l'est de la province. Hier, «nos forces ont été la cible d'une attaque de l'armée de l'air russe et du régime dans la zone industrielle», au nord-est de la ville de Deir Ezzor, ont indiqué les FDS dans un communiqué. «Six combattants ont été blessés.» «Au moment où nos forces remportent de grandes victoires contre l'EI (...), certaines parties tentent d'entraver l'avancée de nos troupes», ont accusé les FDS. En annonçant son offensive contre l'EI dans la province de Deir Ezzor, cette alliance avait assuré qu'il n'y avait aucune coordination avec les forces gouvernementales. Or, c'est par rapport à l'avancée fulgurante de l'armée syrienne dans toute la province stratégique de Deir Ezzor que l'inquiétude des FDS a grandi, au point d'agiter le mouchoir rouge d'un prétendu bombardement de l'aviation russe à l'instar de ce qui a été avancé en juin sur des raids de l'aviation syrienne. Mais, selon la coalition internationale, il existe dans la zone une «ligne de 'déconfliction''», censée éviter les incidents dans le ciel syrien, encombré d'avions de la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, d'avions du régime et russes. La province de Deir Ezzor est divisée diagonalement par l'Euphrate. Les FDS opèrent dans des secteurs sur la rive est du fleuve. Les incidents entre les FDS et l'armée syrienne sont rares, pour l'instant. En juin, un avion syrien a été abattu par la coalition dans la province de Raqa (nord), Washington affirmant qu'il s'agissait d'une riposte à un tir de cet appareil contre les FDS. Damas reste très méfiant à l'égard des FDS. Les Kurdes de Syrie ont déjà créé une région fédérale dans les zones qu'ils contrôlent. Vendredi, la conseillère du président Bachar al-Assad, Bouthaina Chaabane, a prévenu que le régime allait combattre «les FDS, l'EI ou toute force étrangère illégitime présente sur le territoire». «Les FDS tentent, sous les ordres des Américains de parvenir aux régions pétrolières pour les contrôler. Ils n'y parviendront pas», a-t-elle dit dans une interview.