Rapprochement - Un haut responsable palestinien s'est rendu lundi dans la bande de Gaza pour faire avancer le transfert prévu d'autorité aux postes-frontières de l'enclave, point important d'un accord de réconciliation entre mouvements palestiniens. Nazmi Muhanna a dit sur place à des journalistes avoir été dépêché par le président palestinien Mahmoud Abbas pour mettre en œuvre «la première mesure» de l'accord de réconciliation, soit «la reprise des postes-frontières». Le mouvement islamiste Hamas et son rival du Fatah ont signé jeudi au Caire un accord de réconciliation destiné à mettre fin à une décennie de déchirements dévastateurs. Aux termes de cet accord, l'Autorité palestinienne présidée par M. Abbas, entité internationalement reconnue supposée préfigurer un Etat palestinien indépendant, assumera d'ici au 1er décembre toutes les responsabilités dans la bande de Gaza, actuellement gouvernée sans partage par le Hamas. Les représentants de l'Autorité palestinienne doivent reprendre le contrôle des postes-frontières au plus tard le 1er novembre. La bande de Gaza, coincée entre la Méditerranée, l'Egypte et l'entité sioniste, est soumise à un blocus de la part de ces deux pays. Les responsables palestiniens ont déjà prévenu qu'un transfert du contrôle du point de passage avec l'Egypte (à Rafah) aurait sans doute lieu après le 1er novembre, Le Caire ayant besoin de temps pour procéder à des aménagements à la frontière. Ce transfert de contrôle est considéré comme un test du sérieux de la réconciliation, après maints échecs pour surmonter dix ans de dissensions. Il est aussi jugé essentiel pour soulager les blocus égyptien et israélien et donc atténuer les épreuves subies par les Gazaouis. Le Hamas avait évincé l'Autorité palestinienne et ses forces de sécurité de Gaza en 2007, au prix d'une quasi-guerre civile avec le Fatah. L'Autorité, dominée par le Fatah, n'exerce plus son pouvoir, limité, que sur la Cisjordanie, occupée par l'entité sioniste depuis 50 ans. L'accord sur la réconciliation palestinienne conclu entre Fatah et Hamas devrait aboutir à la constitution d'une «force politique efficiente» capable de défendre la cause palestinienne dans le strict respect de la légalité internationale et des résolutions de l'ONU, a indiqué lundi à Moscou, le secrétaire général du comité central du mouvement Fatah, Jibril Rajoub. «Nous sommes engagés à construire une entente solide avec Hamas et avec l'ensemble des autres factions palestiniennes. L'objectif étant d'édifier un Etat palestinien, à travers un processus fondé sur le respect de la légalité internationale», a indiqué Jibril Rajoub, lors d'une conférence de presse à Moscou. «La direction du Fatah se félicite de la décision du Hamas de remettre le contrôle de la Bande de Ghaza au gouvernement de consensus national dirigé par le Premier ministre Rami Hamdallah et de se ranger au sein d'un seul et unique mouvement national palestinien», a poursuivi le secrétaire-général du Fatah qui a annoncé la tenue prochaine de consultations avec «l'ensemble des factions palestiniennes pour sceller cette entente nationale et se pencher sur l'avenir de la résistance palestinienne». Les missions principales du gouvernement de consensus national, selon Jibril Rajoub, est d'«offrir les services à tous les Palestiniens (la santé, l'eau, l'éducation...) puis relancer l'activité de l'ensemble des institutions se trouvant à Ghaza, ville qui doit également être reconstruite, du fait des trois guerres destructrices menées par la barbarie sioniste qu'elle a vécues et qui ont laissé de graves séquelles au sein de sa population».