Mélodies - La cantatrice française Aurélie Loilier et la pianiste chinoise Qiaochu Li ont marqué, samedi soir, leur retour à Alger avec un concert de grande qualité, dédié au chant lyrique et aux grands noms de la musique d'opéra universelle. Accueilli à l`Opéra d`Alger Boualem-Bessaih, le récital, intitulé «Enchanteresses» invite à méditer le génie créatif des grands compositeurs de musique classique, mettant en valeur le talent et la virtuosité du duo de musiciennes. Présentes pour la deuxième fois à Alger, Aurélie Loilier, soprano à la voix cristalline, qui prend du volume dans la force d`interprétation, et Qiaochu Li au jeu époustouflant de maîtrise, de technique et de dextérité, ont embarqué, 80 mn durant, le public -peu nombreux- dans un voyage onirique qui a regroupé les œuvres de grands compositeurs d`opéra universels. Les deux artistes ont brillamment rendu une quinzaine d`œuvres alignant les extraits d`opéras, «Soir d'Hiver», «L'éternelle idole» et «Charme du jour» d'Augusta Holmès, «Don Pasquale», air de Norina, «Quel guardo il cavaliere» de Gaetano Donizetti, «Gianni Shicchi, air de Lauretta», «O mio babbino caro» de Giacomo Puccini et «La Wally, air de Wally», «Ebben ? Ne andro lontana» d'Alfredo Catalani. Enchaînant avec douceur et savoir-faire, le duo a étalé, «Chanson de Solveig» d'Edvard Grieg, «Youkali» de Kurt Weill, «Les filles de Cadix» de Léo Delibes, «Norma, air de Norma : ‘Casta Diva'» de Vincenzo Bellini et «Air de Violetta : ‘Addio del passato'», ainsi que «Sempre libera», deux extraits de «La Traviata» de Giuseppe Verdi, permettant au public d'apprécier et de vivre pleinement «ce registre musical», de l'avis d'une spectatrice, dans le répertoire de la musique symphonique en Algérie. La cantatrice Aurélie Loilier, à la voix empreinte d`un puissant vibrato et d`une tessiture large, a fait montre de toute l`étendue de son talent, entraînant Qiaochu Li, au doigté magique, dans les nuances d`un exercice difficile, dans une prestation qui a mis en valeur toute l`expérience et le professionnalisme du duo, présent à Alger après une tournée d'une semaine qui l'a mené à Tlemcen, Constantine et Oran. Dans un élan lyrique de haute facture, les pièces interprétées racontent l'amour, la gloire, la mélancolie, la joie, le rêve, la tristesse ou encore la vie, soutenues par des musiques aux variations multiples et aux couleurs esthétiques. La cantatrice a conclu avec «Oumin», une pièce de l'icône de la chanson orientale, Faïrouz, donnant du plaisir à l'assistance qui a pris part au voyage dans un silence religieux imposé par la solennité du moment. «Nous sommes très heureuses et honorées de nous produire pour la deuxième fois à Alger dans ce lieu prestigieux et devant ce merveilleux public», a déclaré Aurélie Loilier, appuyée par le sourire de Qiaochu Li. Après de longues études de chant et de piano, Aurélie Loilier s'est produite, comme chanteuse, sur les scènes de différentes salles du monde entier. Au cinéma comme au théâtre, elle a été actrice-chanteuse et a incarné de nombreux personnages d'opéra qui lui ont valu plusieurs participations à différents festivals. Détentrice de plusieurs diplômes d'études supérieures dans de grandes écoles de musique en Chine et en Europe, Qiaochu Li, a obtenu de nombreux prix dans différents grands concours, dont Le prix spécial Bartok, «The 13th Asia», «Premier prix de Lisma International Music Compétition» à New York (USA) et le prix «Les Clés d'or, degré d'excellence» en France, se consacrant actuellement à la musique de chambre, à travers plusieurs tournées en Europe et en Asie avec de grands noms de la musique. Aurélie Loilier vient d'enregistrer avec Qiaochu Li, un CD de mélodies de la grande compositrice française Augusta Holmès (1847-1903). Sous l'égide du ministère de la Culture, le concert lyrique «Enchanteresses» est organisé par l`Office national de la culture et de l'information (Onci), en collaboration, entre autres institutions, avec l'Opéra d'Alger et l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda).