Note d'espoir - 1 000 toxicomanes ont été pris en chrge par le CISA dont 400 issus de la localité de Fouka. Dans le cadre de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat tenue du 13 au 19 novembre, une journée d'information a été organisée jeudi par l'Angem au profit des toxicomanes en cours de suivi au sein du Centre intermédiaire de soins en addictologie (CISA) de Fouka (Tipasa).L'évènement a vu la présence des parents et également de jeunes entrepreneurs (ex-toxicomanes ayant réussi à refaire leur vie et créer des entreprises dans le cadre de l'Angem). « Je me suis totalement éloigné de la drogue après ma prise en charge au niveau du CISA. J'ai été orienté vers l'Angem et j'ai pu lancer ma propre pizzeria. J'ai pu fonder un foyer. Je déconseille aux jeunes de recourir à la drogue, c'est une calamité», nous dira Bilel âgé de 31 ans, en marge de la rencontre. Sihem, quant à elle, se dit très confiante aujourd'hui. A 24 ans, cette jeune divorcée mère de 3 enfants est titulaire du baccalauréat. «Je me suis mariée à l'age de 14 ans. J'ai consommé et essayé tous les types de drogues et à boire l'alcool avec mon ex-mari. Mes enfants sont avec lui. Je veux travailler et avoir une situation afin de les récupérer. Leur père se drogue à ce jour. J'ai peur pour eux», nous a-elle révélé. Sportive spécialisée dans l'athlétisme et la boxe, Sihem souhaite de l'aide pour ouvrir une salle de sport et pouvoir ainsi prendre en charge sa mère femme de ménage. Benaouda nous a, de son côté, fait part de sa mauvaise expérience dans le monde des psychotropes. «J'étais accro d'«el-hamra» durant 2 ans. Je n'ai pu m'en passer seul. J'ai tout révélé à ma famille car je voulais m'en sortir et je devenais très violent. J'ai été soutenu et pris en charge par ce centre. Je suis maintenant en cours de rémission. Je suis devenu sportif. J'ai le diplôme de plombier. J'espère me réinsérer dans ma société», nous a souligné ce jeune de 22 ans. Durant cette journée d'information, certaines mamansde toxicomanes nous ont fait part de leurs préoccupations quant à l'avenir de leurs enfants. «Nul n'est à l'abri. J'ai beaucoup peiné avec mon fils âgé de 26 ans. J'espère qu'il tracera sa voie grâce à cette journée d'information. Nos jeunes et même les parents ont besoin d'être bien orientés et informés par les structures concernées et surtout les médias sur l'existence de ce genre de centre qui prenne en charge le toxicomane et sa famille», nous fera savoir une maman. Une autre, professeur au lycée, se dit être choquée par les révélations de son fils, qui est aussi son élève. «J'ai été très choquée lorsque mon fils toxicomane m'avait révélé les noms d'un grand nombre de ses amis de classe et de lycée toxicomanes comme lui. Je n'en reviens toujours pas. Le secteur de l'éducation doit agir et prendre en main la situation par des contrôles et la sensibilisation de nos élèves et enfants.» Le coordinateur du CISA, le Dr Hamani, quant à lui, mettra en exergue l'importance du développement du réseau de lutte contre la toxicomanie et la réinsertion sociale. «Le CISA a réalisé des résultats concrets en matière de soins avec 70% de cas de rémission, ainsi que dans le cadre de la prévention. L'implication de tous doit être de mise», estime-t-il. Pour sa part, le Dr Anter valorise cette action de l'implication de l'Angem sur la base d'une convention avec le CISA. «Nos jeunes doivent comprendre qu'une voie de sortie de cette ‘'maladie'' est toujours possible. Plus de 100 cas ont pu être orientés vers un projet d'insertion et de reprise d'une vie nouvelle et, surtout, normale. Certains ont déjà bénéficié de projets», nous a-t-elle expliqué. Enfin, la directrice de l'Angem Tipasa; Mme Amokrane a expliqué en compagnie d'un formateur spécialisé les principes simplifiés pour le montage de projets. «Nous activons depuis une année avec le CISA. Nous sommes là pour encadrer ces jeunes dans la réinsertion sociale », nous a-t-elle conclu. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que la gente féminie, elle aussi, afflue vers le CISA. Sur les 1 000 toxicomanes reçus depuis l'ouverture du CISA, nombre de jeunes filles toxicomanes se dirigent vers le CISA. «Ce sujet était tabou, mais plus maintenant», estime-t-elle.