Mesures - La réserve de chasse de Moutas, vaste de 2 000 hectares contribue à la sauvegarde du patrimoine floristique et faunistique de la région, notamment le chêne-liège, le chêne vert et le pin d'Alep, aux côtés de diverses espèces d'oiseaux et d'animaux. Créée en 1983, dans le cadre d'un programme de la direction générale des forêts (DGF) visant l'évaluation de l'état du patrimoine cynégétique pour sa gestion durable, cette réserve, dotée d'un établissement ayant le statut d'EPIC, est située dans la wilaya de Tlemcen. Elle est la quatrième du genre à l'échelle nationale, après celles de Mascara, Djelfa et Zéralda. Elle abrite 85 espèces d'oiseaux, dont la palombe, le pigeon ramier, la perdrix, le merle noir ainsi que de gros gibiers, comme le mouflon manchette ou le cerf d'Europe, espèce introduite en 2003. Versée dans le développement de ces mouflons, de l'autruche à cou rouge et des cultures fourragères pour les ongulés (mammifères dont les doigts sont terminés par des sabots), la réserve de Tlemcen abrite quelques bovidés de cette espèce appelée à vivre dans la steppe au sud de Tlemcen après leur lâcher, explique-t-on à la direction de cet établissement. Parmi les autres animaux recensés, on retrouve, entre autres, le hérisson, le porc-épic, l'hyène tacheté, la mangouste, le lapin et le lièvre. Cette réserve compte également une trentaine de gazelles de cuvier, qui ont fait l'objet, dernièrement, d'un atelier de formation consacré à leur protection, s'agissant là d'une espèce menacée d'extinction. Organisée par la DGF, en collaboration avec l'Union internationale pour la conservation de la nature en Méditerranée (UICN MED), cette rencontre s'est focalisée sur la gazelle de cuvier pour un éventuel lâcher afin de repeupler la forêt, une fois toutes les conditions réunies. Il s'agit, entre autres, d'actions pour la multiplication en captivité et de suivi sanitaire et alimentaire, a-t-on précisé de même source. Par ailleurs, la réserve de chasse de Moutas a procédé à la signature de protocoles d'accord avec l'université Abou Bakr Belkaid de Tlemcen, pour le lancement de thèses de recherche dans les domaines écologiques, faunistiques et floristiques notamment, expliquant que cette démarche assurera une véritable relance de ses activités. Outre les sources naturelles à faible débit existantes dans l'aire protégée, l'établissement a procédé à la réalisation de deux forages à l'intérieur de la réserve. Ces points d'eau sont indispensables, non seulement, pour la faune existante, mais aussi pour les biens immobiliers de l'établissement, tout en constituant des bouches d'incendie pour la lutte active contre les feux de forêts. Outre ces actions, la direction de la réserve s'est fixée d'autres objectifs, dans le cadre de la protection de la nature et de développement durable avec, entre autres, la mise en place d'un vaste programme tendant à poursuivre la dotation en énergie solaire de l'établissement, l'étude et la réalisation d'un plan d'aménagement cynégétique, d'extension de la réserve ou de tout impact pouvant recueillir la faune sauvage dans la wilaya pour d'éventuels lâchers du Mouflon et, enfin, l'élaboration d'un programme d'échange d'activités de l'établissement avec d'autres institutions nationales et internationales.