Défi - La relation université-entreprise sera prochainement au cœur d'une rencontre tripartite, a annoncé le secrétaire général de l'UGTA. «Nous allons organiser prochainement une rencontre tripartite consacrée spécialement à la problématique portant sur la relation entre l'université et l'entreprise pour débattre des mesures à prendre dans ce domaine», a déclaré, hier dimanche, Sidi Saïd lors d'une rencontre sur ce thème, organisée par le ministère du Travail et le Bureau international du travail (BIT). Cette rencontre vise, selon Sidi Saïd, à «créer une passerelle» entre l'université et l'entreprise pour renforcer l'insertion professionnelle des jeunes universitaires diplômés, relevant que «75% des demandes d'emploi, reçues par la cellule de l'emploi au niveau de l'UGTA, émanent des jeunes universitaires de différentes filières». Pour remédier à cette situation, le même responsable a indiqué que l'objectif de la prochaine rencontre «est de rapprocher l'université de l'entreprise», appelant à anticiper et orienter l'étudiant pendant son cursus universitaire vers le monde du travail, avec la participation de tous les acteurs concernés. Les taux de chômage ont atteint des proportions inquiétantes ces dernières années. Ses plus grandes victimes sont incontestablement les diplômés. Ils sont près de 16% de jeunes diplômés qui se trouvent actuellement sans emploi. Le chômage des jeunes universitaires constitue ainsi un défit à l'économie du pays d'où cette rencontre initiée par l'UGTA et le ministère du Travail. Les autorités publiques ont, depuis quelques années déjà, eu recours à des solutions alternatives permettant de réduire la pression sur le marché du travail. Des programmes de lutte contre le chômage ont ainsi été mis en œuvre, dont des mesures actives sous trois formes : l'aide à la création d'entreprise ou à l'auto-emploi, l'insertion à travers des contrats à durée déterminée (CDD) ou des emplois d'attente et l'amélioration de l'employabilité des chômeurs à travers la formation reconversion et l'aide à la recherche d'un emploi. Ces différents dispositifs n'ont, cependant, pas eu l'effet escompté puisque le chômage chez cette catégorie continue de prendre de l'ampleur. Une réalité peu reluisante que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a tenté de minimiser, tout en affirmant qu'en dépit des efforts fournis par les différents secteurs de la formation et de l'emploi, «le taux de chômage reste élevé». Mourad Zemali a souligné dans ce cadre que la mise en œuvre de tous ces dispositifs s'est traduite par un «effet direct» sur la création d'emplois et sur la baisse du taux de chômage, qui est passé de 29,5% en 2000, à 12,3 % avril 2017. S'agissant du taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur, qui était de 21,4% en 2010, il a été ramené à 17,6% en avril 2017, a-t-il dit. A cet effet, le ministre a annoncé la mise en œuvre de plusieurs programmes et projets, en collaboration avec le BIT, à l'instar du projet intitulé «De l'université au monde du travail», lancé récemment et dont l'objectif principal est d'améliorer l'employabilité et l'insertion professionnelle des jeunes universitaires. Ce projet vise notamment, «l'amélioration des compétences en recherche d'emploi, l'employabilité de base et l'entrepreneuriat des étudiants et diplômés chômeurs, pour enfin offrir de bonnes perspectives d'emploi pour les diplômés universitaires», a-t-il expliqué.