Constat - La réduction de la nomenclature des médicaments remboursables et la révision de leurs tarifs de référence constituent une «atteinte» au principe de protection sociale. L'Association algérienne de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a exprimé à cet égard «sa profonde indignation», en raison de la promulgation de deux arrêtés du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, fixant la nomenclature des médicaments remboursables par la Sécurité sociale et les tarifs de référence des médicaments. Selon l'Apoce, la décision prise par les caisses de Sécurité sociale «est une atteinte grave au principe de protection sociale, qui nuit au pouvoir d'achat et à la santé morale et physique du consommateur algérien». L'Organisation a mis en avant la situation désastreuse des patients en termes de remboursement de leurs médicaments et consultations médicales, qui ne reflète pas les tarifs «réels» pratiqués. Les deux arrêtés du 29 août 2017, publiés dans le Journal officiel, prévoient une baisse du nombre des médicaments remboursables et la réduction de plus de la moitié des tarifs de référence d'un nombre important de médicaments. Ainsi, en matière d'antalgiques, par exemple, le paracetamol Codeine (phosphate hemihydraté) n'est remboursé qu'aux doses de 500 mg ou 30 mg. Pour les anti-inflamatoires non stéroïdiens, l'Ibuprofène n'est remboursable qu'à une dose de 600 mg. En ce qui concerne les contraceptifs, les capsules de progestérone sont remboursables à condition que la dose soit de 100 mg, tandis que le dosage de la progestérone micronisée est fixé à 200 mg. Le Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo) a lui aussi dénoncé récemment le fait que la Sécurité sociale prend toujours ce genre de décisions sans en informer au préalable les malades, leurs associations, ou le corps médical dans son ensemble. Le Snapo reléve dans ce sillage le cas Aspegic 100 mg poudre buvable, médicament indispensable pour de nombreux malades chroniques, qui se retrouve, du jour au lendemain, interdit de remboursement pour ces malades, il est désormais réservé uniquement aux enfants de 3 mois à 7 ans, explique le Snapo. Et d'ajouter que «les malades chroniques doivent se rabattre sur la forme «comprimé» qui existe sur la nomenclature sous différentes marques, mais qui n'est pas du tout disponible depuis plusieurs mois. La protection sociale englobe des mécanismes et d'actions basés sur les principes de solidarité et d'entraide garantissant aux individus la protection contre les risques sociaux, essentiellement les maladies, le chômage et les risques induits par le travail, la pauvreté et la prise en charge des retraités et des personnes aux besoins spécifiques, estime l'Apoce. «L'incapacité des organismes de la Sécurité sociale à réaliser un équilibre dans les dépenses et revenus ne peut être réglée par l'affaiblissement du pouvoir d'achat du citoyen et de ses droits consacrés par la Constitution et les chartes internationales. Il doit être le dernier moyen auquel l'Etat recourt par obligation et provisoirement, en attendant de trouver d'autres solutions stratégiques», souligne l'Apoce.