Avancée - Le méga-projet du Port Centre d'El- Hamdania (Cherchell, wilaya de Tipasa), initié dans le cadre d'un partenariat algéro-chinois, est arrivé à la phase des «dernières retouches», avant le début des travaux de sa réalisation en 2018. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane. «L'avant-projet détaillé (APD) du Port Centre arrive aux dernières retouches. Nous avons fait exprès de prendre notre temps et de ne pas nous précipiter dans le lancement de ce projet stratégique afin d'éviter des surévaluations coûteuses», a déclaré M. Zaalane à la presse en marge de la 2e édition du Symposium international sur la translogistique, le transit et l'entreposage des marchandises (Sittem). Selon lui, les études relatives à ce projet sont complexes, surtout que ce nouveau port sera relié à des zones industrielle et logistique ainsi qu'à une pénétrante et à une voie ferrée. «Nous avons également pris le temps qu'il faut pour parachever la régularisation des assiettes foncières, notamment les questions liées à l'expropriation des terrains et à l'indemnisation des propriétaires»,a-t-il encore expliqué. Une fois opérationnel, ce port permettra de réduire considérablement le coût de la logistique, ce qui profitera directement et essentiellement aux opérateurs, a-t-il avancé. De son côté, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a souligné, lors de ce symposium, que ce nouveau port de Cherchell aura pour vocation d'acheminer les marchandises vers l'Afrique. Un raccordement de ce port à la transsaharienne est prévu dans le futur, a-t-il précisé. M. Benmeradi a soutenu que le Port Centre va alléger la pression sur les ports du centre du pays et réduire les coûts logistiques, en rappelant que ces coûts constituent en Algérie environ 35% du coût des produits contre 15% en moyenne dans le monde. Pour rappel, la réalisation de ce projet a été confiée à une société mixte de droit algérien composée du Groupe public des services portuaires et de deux compagnies chinoises, CSCEC (China state construction corporation) et CHEC (China harbour engineering company). Régie par la règle des 51/49%, cette société mixte est chargée de réaliser les travaux d'études, de construction, d'exploitation et de gestion de cette infrastructure portuaire. Le projet, d'un coût global de 3,3 milliards de dollars, sera financé dans le cadre d'un crédit chinois à long terme. Le délai total de réalisation du projet est de sept ans, mais le projet sera progressivement mis en service. Pour le financement de sa première phase, le texte de loi de finances 2018 a consacré un budget de 150 milliards de dinars. Avec 20 mètres de tirant d'eau (hauteur de la partie immergée d'un bateau), ce port en eau profonde sera réalisé non seulement pour le commerce national par voie maritime, mais aussi en tant que hub pour les échanges au niveau régional. Il disposera de 23 quais d'une capacité de traitement de 6,5 millions de conteneurs et de 25,7 millions de tonnes/an de marchandises générales. Il sera aussi un pôle de développement industriel, relié aux réseaux ferroviaire et autoroutier et bénéficiant, dans sa proximité immédiate, de deux sites totalisant 2 000 hectares destinés à accueillir des projets industriels. Le trafic portuaire de marchandises dans la région centre du pays devrait atteindre, à l'horizon 2050, un volume de 35 millions de tonnes de marchandises/an et deux millions de conteneurs de 20 pieds annuellement, contre 10,5 millions de tonnes traités actuellement par les ports d'Alger et de Ténès.